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SDSL : un mode d’accès très riche en options

Les nouvelles offres SDSL des opérateurs télécoms sont simples à comprendre : elles proposent un accès internet jusqu’à 2 Mbit/s dans les deux sens, comme les lignes louées, mais à moitié prix. Ou, si l’on préfère : le
512 kbit/s au prix d’une ligne spécialisée à 64 kbit/s !

On ne s’étonnera pas du succès que commencent à connaître les offres SDSL, ou DSL symétrique, surtout auprès des PME : elles tendent à se substituer aux raccordements Numéris et aux lignes louées 64,128 ou 256 kbit/s pour un
prix similaire, mais avec une bande passante nettement supérieure. Elles peuvent être utilisées pour l’accès internet, mais elles sont également recommandées pour les sites hébergeant les serveurs d’applications ou de contenu web, ainsi que pour les
sites centraux de VPN.Dans la réalité, toutefois, un achat SDSL est un peu moins simpliste qu’il n’y paraît. Il faut distinguer les offres fondées sur des lignes totalement dégroupées, et celles qui sont basées sur l’offre de collecte Turbo DSL, de France
Télécom, car elles diffèrent tant sur le plan des performances que sur celui des tarifs. À l’intérieur de ces deux grandes catégories, les opérateurs peuvent ensuite proposer un choix plus ou moins étendu de classes de débits symétriques, crêtes et
garantis.

Bien mesurer son besoin de bande passante

Préalablement à toute souscription, il importe donc de bien mesurer son besoin de bande passante en fonction de ses usages, et de s’assurer d’une possibilité d’évolution vers des débits plus élevés, selon ses propres variations
d’activité. Pour ces raisons, les accès SDSL ne sont jamais vendus en packs prêts à l’emploi, comme les accès ADSL pour abonnés résidentiels. Ils sont proposés sur devis, après analyse du profil des sites à raccorder. Un accès SDSL, sur ligne
dégroupée ou non, n’est jamais fourni nu. Chaque opérateur du marché y intègre sa propre gamme, plus ou moins étendue, de services internet (antivirus, nom de domaine, adresses IP fixes, boîtes aux lettres, translation d’adresse, filtrage d’URL,
partage de fichiers et d’agenda, hébergement web, etc.). Le modem-routeur aura besoin d’être supervisé et sécurisé. On veillera, par conséquent, à disposer également de statistiques de trafic, d’une GTR (gestion du temps de rétablissement) assortie
de pénalités, d’un pare-feu administré par l’opérateur, etc.Outre l’accès internet, une connexion SDSL peut aussi fournir un accès VPN. Le réseau MPLS de l’opérateur apportera alors de grandes facilités de changement dans les communications any-to-any, ainsi que la
possibilité de composer un VPN multi-accès (DSL, ADSL, BLR, fibre optique, etc.).Le premier intérêt du SDSL sur lignes dégroupées est de fournir un vrai débit IP symétrique garanti (jusqu’à 2 Mbit/s), puisque les flux IP n’ont pas besoin d’être encapsulés dans ATM comme sur Turbo DSL ­ même si Claranet
préfère le transport sur ATM, y compris en dégroupé, pour sa stabilité. L’autre avantage du dégroupé est celui du prix, qui peut être de 25 à 40 % moins cher que son équivalent Turbo SDSL. Enfin, l’opérateur alternatif, sur lignes dégroupées,
maîtrise entièrement et de bout en bout sa qualité de service. Il peut ainsi fournir des prestations distinctives, comme c’est le cas d’Easynet avec le SDSL paramétrable aux 100 kbit/s près, ou facturé au gigaoctet. En contrepartie, les délais
d’installation du dégroupé risquent d’être un peu plus longs qu’en SDSL classique (6 semaines au lieu de 5, chez Colt, par exemple). Le SDSL dégroupé, de plus, est loin d’être disponible partout. Easynet ne le propose que sur la moitié du territoire
de Paris. Colt se limite à Paris et aux Hauts-de-Seine. Plus ambitieux, 9 Télécom couvrira vingt-sept agglomérations fin 2003. Il sera talonné par Cegetel, qui annonce lui aussi un programme de dégroupage national. Ces
‘ dégroupeurs ‘ peuvent avoir leurs ‘ revendeurs ‘. Claranet et Nerim s’appuient ainsi sur les services de dégroupage de LDCom, pendant qu’Easynet a retenu
le dégroupage d’option 3 de Cegetel pour rayonner en dehors de la capitale. Pour disposer d’une couverture plus large, équivalente à celle de l’ADSL, la plupart des opérateurs alternatifs complètent leur offre SDSL en dégroupé avec des offres basées
sur la collecte en gros Turbo DSL à débits garantis, de France Télécom. Cette offre de collecte propose sept classes de débits optionnelles sur cinq zones tarifaires, en fonction de l’éloignement du client. 9 Télécom et Colt en ont repris chacun
six ; Transpac, cinq ; Easynet, quatre, sur quatre zones tarifaires ; Cegetel, trois ; et Nord-Net, une.

Un boîtier supplémentaire pour les fonctions de pare-feu

Pour être plus précis, Colt ne reprend l’offre Turbo SDSL que sur une vingtaine de plaques locales, en leur appliquant un tarif unique modulé d’une peréquation. Pour desservir les plaques restantes, plus difficiles à rentabiliser
selon lui, il fait appel à l’offre de collecte vers un seul point de concentration, de Télécom Développement. Son abonnement mensuel SDSL y est alors un peu plus cher. En Turbo DSL, les raccordements se font sur interface cuivre, ce qui permet de
mettre en place un modem-routeur G.SHDSL tout-en-un. Les services internet et VPN associés sont évidemment indépendants de la technologie SDSL, sur lignes dégroupées ou non. De manière générale, ce sont les mêmes que ceux que l’opérateur fournit
déjà sur ses accès ADSL, BLR, lignes louées ou fibre optique. Les fonctions de pare-feu doivent, en revanche, être apportées par un boîtier supplémentaire.

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Jean-Claude Streicher