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Scott McNealy (Sun) : ‘ Plus Oracle devient important, mieux Sun se porte ‘

Le PDG de Sun envisage l’avenir de son entreprise, qu’il voit toujours indépendante, et affirme l’importance de son engagement sur Linux.

L’action de Larry Ellison, qui cherche à racheter PeopleSoft, a-t-elle un impact sur les affaires de Sun ? Clairement, plus Oracle devient important, mieux Sun se porte. Car nous sommes leur premier partenaire et leur plate-forme de prédilection. Notre synergie avec Oracle est certainement la plus intime de toute l’industrie
informatique. Et si Larry réussit dans sa tentative de rachat de Peoplesoft, ce sera certainement positif pour Sun, puisque nous n’aurons plus à nous battre contre IBM, sur le plan du matériel, pour l’hébergement des applications
Peoplesoft.On a parlé récemment de l’avenir de Sun, du moins en tant qu’entreprise indépendante. Quelle est la probabilité que vous vous fassiez racheter ? A votre avis, combien de capitalistes innocents de tout acte monopolistique ont les moyens de nous acheter ? Je n’en connaîs pas beaucoup. Regardez vous-même les chiffres. Avec une action à environ 5 dollars, Sun est
valorisé entre 15 et 20 milliards de dollars, auxquels il faudra ajouter un bonus pour attirer le comité de direction et les actionnaires. D’autant plus que je ne voterais que pour une transaction 100 % en numéraire et pas avec échange
d’actions.Quel est votre point de vue sur l’affaire qui oppose SCO et IBM ? Notre licence d’Unix pour Solaris est en règle ; elle protège et indemnise nos clients contre toute action en justice qui pourrait être intentée contre eux. Je ne crois pas qu’IBM arrête de commercialiser AIX parce
que SCO révoque leur licence d’Unix. Mais cela fait partie de notre rôle de proposer aux clients d’IBM une autre solution, au travers d’un service de migration d’AIX vers Solaris.Pouvez-vous nous éclairer sur votre stratégie Linux, jusqu’à présent un peu confuse ? Au départ, nous avons essayé d’apporter notre valeur ajoutée au noyau de Linux. Mais nous nous sommes aperçus que nous ne faisions que crééer une autre version de Linux. Nous avons donc décidé d’abandonner et de choisir
Red Hat, puisque c’est la version de Linux la plus utilisée dans les serveurs x86. Par ailleurs, nous avons porté Java sur Linux, ainsi que nos outils de développement, notre suite d’applications SunONE et notre suite bureautique
StarOffice. Linux est à notre catalogue. Je ne vois pas ce qui est confus dans tout cela.Et Linux pour vos processeurs Sparc ?Non, ce n’est pas prévu. 99 % des systèmes Linux fonctionnent sur des machines x86. Et, de toute façon, Linux sur Sparc existe déj : cela s’appelle Solaris ! [Une version de Solaris sera
disponible pour le processeur Opteron, d’AMD, d’ici à la fin de l’année, NDLR]
.En mettant systématiquement en avant son système d’exploitation Unix, Solaris, Sun apparaît moins impliqué dans Linux que d’autres constructeurs comme IBM ou HP. Qu’en pensez-vous ? Quand vous regardez notre ligne de produits x86, elle est soit Solaris soit Linux. Et pas Windows. Alors qu’IBM ou HP, qui ont soi-disant une stratégie Linux limpide, poussent aussi agressivement Windows, en oubliant au passage
leur propre Unix sur x86 ! Donc, en termes d’open source, de technologies ouvertes sous Unix et Linux, il est clair que notre niveau d’engagement est largement supérieur à celui d’IBM ou de HP.Que pensez-vous de la décision de nombreuses grandes entreprises de remplacer leurs gros serveurs propriétaires, dont de nombreux serveurs Sun, par des serveurs sous Linux moins chers ? En fait, très peu de ces sociétés migrent leurs grosses applications d’entreprise, comme un système de paiement ou de réservation, sur des serveurs Linux x86. En revanche, pour des applications Web qui demandent beaucoup de
bande passante, sans forcément le même niveau d’intégrité des données et de disponibilité, Linux sur des serveurs 32 bits avec un ou deux processeurs, comme ceux que nous commercialisons, fait parfaitement l’affaire. Enfin, il
faut arrêter de se leurrer, Linux n’est plus gratuit. Par exemple, si une entreprise veut l’utiliser dans un environnement de production, elle devra débourser plus de 2 000 dollars pour la version Advanced Server de Red Hat.Qu’est-ce Sun tire de son investissement dans Java ? Java est déjà rentable, même si l’on ne prend en compte que le domaine des télécommunications, car les opérateurs comme Sprint ou NTT DoCoMo qui commercialisent des téléphones Java utilisent nos serveurs dans leurs
centres de données. Si nous n’avions pas inventé Java il y a sept ans, nous n’aurions alors pas eu ces gros clients et serions tous à essayer d’utiliser .Net sur des serveurs Intel. Et Java sera encore plus lucratif,
maintenant que la plate-forme va être présente sur tous les PC de Dell et HP.

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Propos recueillis par Jean-Baptiste Su (Silicon Valley Newswire)