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Schlumberger/CP8 : la fusion idéale

En rachetant Bull CP8 pour 350 millions d’euros, Olivier Piou, président de Schlumberger Tests & Transactions, est sûr d’avoir fait une excellente affaire : son groupe couvre désormais tous les marchés de la carte à puce : mobiles, transactions bancaires, sécurité, porte-monnaie électronique et Internet.

Jusqu’ici, en matière de cartes à puce, Schlumberger et CP8 avaient des positionnements très contrastés. Le repreneur avait ainsi privilégié les volumes et la fourniture de solutions complètes, comprenant les cartes, les lecteurs, les logiciels de développement d’applications et de personnalisation, ainsi que les systèmes de gestion des réseaux de terminaux. Il s’est même imposé dans la gestion de projets à grande échelle dans tous les domaines d’application (banque, santé, communication mobile, stationnement, mobilité urbaine…). Rien qu’en 2000, il a ainsi réalisé plus de 300 applications à travers le monde. Schlumberger a aussi été très actif sur le plan des innovations, sans jamais faire double emploi avec celles de Bull CP8. Il a développé des chiffrements de plus en plus sophistiqués, la technique de protection Sishell, des algorithmes à courbe elliptique… Il a conçu la gamme de cartes Crytoflex, garantissant un accès hautement sécurisé aux ordinateurs, aux intranets, aux VPN comme aux réseaux de télécommunications par PKI, génération de clés, chiffrement, signatures numériques et stockage des certificats numériques.
Cette gamme comprend notamment Cryptoflex e-gate, première carte à puce ne nécessitant pas de lecteur. À la place, celle-ci utilise un connecteur se branchant sur le port USB de l’ordinateur comme une souris ou un clavier. C’est donc une solution moins chère, plus simple, plus rapide et plus conviviale. Schlumberger a aussi été le premier à réussir à faire tenir Java sur une carte à puce, autorisant ainsi la reprogrammation des applications. Il est aussi le premier à livrer un module WIM (PKI/WAP). Dès à présent, il travaille sur les cartes à puce biométriques…
Bull CP8, de son côté, s’était focalisé sur le logiciel, notamment en secteur bancaire, son domaine d’excellence. Il contrôle ainsi 30 % du marché de la carte à puce bancaire, avec une présence dans une vingtaine de pays majeurs à ce jour. Il est le concepteur du logiciel BO’ et du porte-monnaie électronique multiapplication (technologie Proton). Auteur de 1 320 brevets, c’est également un pionnier de l’EMV. Contrairement à Schlumberger, il n’a donc pas d’usines de production en propre et n’est entré qu’en 1999 sur le marché de la carte SIM. Et pourtant, en 2000, il a réussi à prendre 8 % de ce marché, soit près du tiers de son chiffre d’affaires actuel.
Dans sa corbeille de mariée, CP8 apporte deux perles rares :- la première carte 3G 32 bits, qu’il a développée pour NTT Docomo ;- et iSimplify!, la première carte 32 bits communiquant en protocole IP. Dédiée à l’accès Internet, elle stocke toutes les données personnelles (favoris, droits d’accès, adresses e-mails…) pour les réactiver sur n’importe quel terminal doté d’un lecteur. Ainsi donc, Schlumberger et CP8 auront-ils ensemble l’offre la plus complète du marché. Ils pourront fournir les systèmes à applications multiples et reprogrammables, que réclameront l’UMTS et le commerce électronique. La combinaison de la solution e-gate de Schlumberger avec la carte iSimplify! de CP8, en particulier, autorise tous les espoirs.“Nous maîtrisons la sécurité mieux que nos concurrents, ajoute Olivier Piou. Notre couverture géographique est très complémentaire. En mobiles, notre portefeuille de produits et d’applications n’a pas d’équivalent. Nous pourrons couvrir l’intégralité des opérateurs. Nous serons le leader mondial sur le marché bancaire et mobile.”

En 2001, leur chiffre d’affaires cumulé dépassera le milliard de dollars en cartes seules. Ils consacreront plus de 600 millions de francs d’investissement à la R & D Ils seront présents sur tous les continents (www.slb.com) (www.cp8.bull.net).

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Jean-Claude Streicher