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Scandale : l’application Whisper suit ses utilisateurs «anonymes» à la trace

Parti pour créer un partenariat avec l’appli de messagerie anonyme, The Guardian a découvert que les équipes de Whisper traçaient les smartphones de ses utilisateurs et conservaient des messages sur de longues périodes.

Whisper est un réseau social qui permet de publier des messages anonymement. Depuis deux ans, elle a attiré des millions de personnes. Fort bien. Sauf que cette appli collecte de nombreuses informations sur ses utilisateurs, en particulier leur géolocalisation, révèle le quotidien britannique The Guardian.

Whisper a développé une technologie maison pour filtrer et récupérer des données GPS permettant de localiser le point depuis lequel un message a été envoyé dans un rayon de 500 m. Et ce, même si l’utilisateur a désactivé la fonction de géolocalisation de l’appli, en se servant de son adresse IP. Cet outil permet ainsi à Whisper de trouver tous les messages envoyés depuis le Pentagone ou Gantanamo, explique notre confrère.

Et Whisper ne se contente pas de géolocaliser ses utilisateurs. Les équipes conservent nombre de données, dont des messages, depuis le lancement de l’appli. Certains utilisateurs sont même suivis de près. Des employés de Disney, Yahoo! et même du Capitole auraient ainsi fait l’objet d’une surveillance plus intense.

Les équipes de l’appli ont également déjà fourni des informations à plusieurs services gouvernementaux en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, parce qu’il y a eu « des menaces de mort », insiste Whisper. Elle a aussi collaboré avec le département américain de la Défense pour lui fournir des données sur la fréquence de l’utilisation du mot suicide dans les messages envoyés depuis des bases américaines « pour faire baisser le taux de suicide », ajoute fièrement les équipes de Whisper.

Mais The Guardian de poursuivre que, d’après des experts en sécurité, Whisper fournit plus facilement des informations aux autorités que d’autres entreprises du monde high-tech. L’entreprise vient d’ailleurs de lancer une version chinoise de l’appli acceptant les demandes des autorités locales, dont l’interdiction de certains mots.

Whisper a modifié ses conditions d’utilisation

Le journal britannique qui étudiait la possibilité de développer un partenariat avec l’entreprise américaine, a pu pendant plusieurs jours accéder à ses outils et a découvert ces informations tout de même « embarrassantes » pour une appli qui se veut « l’endroit le plus sûr d’Internet ». Ayant appris que The Guardian allait publier cette histoire, les équipes de Whisper ont tenu à préciser qu’en aucun cas elles ne violaient la vie privée des utilisateurs.

Néanmoins, les conditions d’utilisation ont été modifiées. Alors qu’elles indiquaient que l’utilisateur pouvait choisir d’être géolocalisé, il est désormais précisé que « même si vous avez désactivé le service de localisation, nous pouvons toujours déterminer votre ville, région et pays sur la base de votre adresse IP (mais pas votre localisation exacte) ». Une autre phrase a également été ajoutée pour indiquer que « la fonction de géolocalisation peut permettre à des tiers de découvrir votre identité ». Enfin une page sur la vie privée, et son respect, a également été créée.

Source : The Guardian

Vidéo : Le retour des anonymes sur la toile…

A lire aussi :

– 10 conseils pour rester anonyme et protéger ses communications sur le web, paru le 6/6/2014

 

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Cécile Bolesse