Passer au contenu

SAP rebondit sur la crise de la high-tech

SAP affiche bonne mine, malgré le ralentissement des investissements observé chez ses clients. La filiale française livre les clés de cette insolente réussite : des ventes basées sur les licences et une stratégie de codéveloppement.

SAP se porte bien, malgré le ralentissement des investissements observé chez ses clients du secteur des télécommunications (Sagem, Ericsson, Alcatel…), chez ses concurrents (Ariba) ou ses partenaires (Commerce One).L’éditeur de progiciels annonçait en effet pour le premier trimestre 2001 un chiffre d’affaires en progression de 29 % à 1,5 milliard d’euros, pour un bénéfice net qui s’envole de 109 % par rapport à l’exercice précédent, autour de 119 millions d’euros. Dans l’Hexagone, l’éditeur confirme également sa bonne santé avec un chiffre d’affaires pour 2000 qui progresse de 18 %, à 240,3 millions d’euros. Pour 2001, l’optimisme reste de mise. “Nous tablons sur une progression de 27 % de notre chiffre d’affaires en 2001, réalisé aux deux tiers grâce à la commercialisation des progiciels en ligne mySAP.com “, a commenté Jeroen Bent, Directeur Général de SAP France depuis son siège parisien.Des performances qui s’expliquent par la répartition géographique des leviers de croissance (50 % Europe, 30 % Etats-Unis et 20 % Asie) et par le choix de revenus sur le mode de la licence.

Des ventes sur le mode de la licence

” SAP réalise 63 % de son chiffre d’affaires grâce à mySAP.com et 37 % au titre du déploiement de R/3 dans les grandes entreprises. En ce qui concerne les cinquante places de marché opérationnelles que nous avons conçues [cent quarante au niveau mondial, NDLR], nous n’avons jamais cru au modèle des revenus à la transaction qui permettraient de capturer 1 % du volume d’affaires global “, poursuit Jeroen Bent.Une stratégie heureuse qui a protégé SAP de la crise que traversent aujourd”hui les éditeurs B-to-B, Ariba en tête. Concrètement, 70 % des revenus qui proviennent des places de marché sont basés sur la facturation d’un ticket d’entrée et un paiement fixe, au moment de la réalisation d’un projet d’e-procurement par exemple. Les 30 % restants sont le fruit d’un prélévement fixe à la transaction, négocié au cas par cas.

Portail d’entreprise et codéveloppement pour élargir la base installée

Pour traverser l’orage sans sombrer, SAP a également misé sur une diversification de ses activités.Dans le secteur du portail d’entreprise tout d’abord. SAP Portals est né en effet du regroupement des activités décisionnelles de l’éditeur et des solutions de TopTier (racheté fin mars 2000, pour 400 millions de dollars en cash); les contenus de Yahoo! en plus depuis la fin avril, un partenaire venu prêter main forte à cette jeune filiale.Un segment que SAP AG considère comme un cheval de Troie pour mySAP.com et son cortège d’applications d’e-procurement et de gestion de la chaîne logistique. Une stratégie qui devrait lui permettre d’élargir sa base installée de l’industrie lourde vers les PME importantes.Enfin, l’éditeur a tout bonnement renoncé aux accords purement commerciaux. Un divorce consommé avec Clarify dès la fin avril, la filiale de progiciels de gestion de la relation clientèle du canadien Nortel Network.Pour consolider sa base installée de grands comptes, la priorité ira donc au codéveloppement de solutions avec Commerce One, qui depuis juin 2000 travaille à l’intégration de ses solutions de places de marché dans une offre commune.Le produit de cette collaboration s’articule aujourd’hui autour de SAPMarkets pour les solutions de places de marché génériques et de MarketSet et Enterprise Buy pour les déclinaisons dédiées à la gestion de la chaîne logistique et à la gestion des achats internes.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Francisco Villacampa