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Samsung grave les processeurs en 8 nm… et Intel pleure

L’amélioration du procédé de gravure de Samsung va permettre à ses clients, dont Qualcomm, de produire des puces encore plus performantes et économes en énergie. Ce qui renforce la menace des futurs PC ARM sous Windows face à un Intel en perte de vitesse.

Samsung continue de gonfler ses muscles. Après avoir maîtrisé le procédé de gravure en 10 nm au nez et à la barbe d’Intel qui « bloque » à 14 nm, le coréen confirme qu’il passera rapidement à une gravure de processeurs à 8 nm, comme il l’annonçait en mai dernier lors du Samsung Foundry Forum. Une maîtrise technique qui permet de produire des puces plus denses en transistors et/ou moins énergivore, des atouts de poids dans le monde des smartphones et des tablettes. Et bientôt dans celui des PC.

L’atout de la technique de Samsung c’est que c’est une « simple » évolution des procédés existants ce qui permettrait, selon les dires de l’entreprise repris par Engadget, de lancer la production « très rapidement ». Contrairement à la lithographie dite « ultra-violette extrême » sensée prendre le relais des procédés actuels qui est pour l’heure toujours à l’état de R&D avancée, le passage de 10 nm à 8 nm se ferait facilement et rapidement, ce qui permettrait d’obtenir de suite de très bons rendements de production. Une évolution idéale pour le lancement, en début d’année prochaine, du remplaçant du SnapDragon 835 de Qualcomm, premier client d’importance à bénéficier de la gravure en 8 nm.

Intel perd le leadership technologique…

La « victime de ce succès » est bien évidemment Intel. Jusqu’à l’année dernière encore, c’était le géant de Santa Clara (Californie) qui donnait le ton dans ce domaine. Intel, qui a raté le coche des processeurs mobiles, se fait détrôner dans les procédés de fabrication. Et ce, contrairement à ses affirmations : martelant que son procédé 14 nm ++ est plus efficace que ceux, plus fins, de ses rivaux, Intel a bien perdu la bataille de la densité en transistors, un élément crucial pour améliorer les performances des puces.

Quand un Core i7-6700K de la génération Skylake intègre « seulement » 1,75 milliard de transistors dans 122,4 mm², Qualcomm et son fondeur Samsung intègrent 3 milliards de transistors sur un SnapDragon 835 qui ne mesure que 72,3 mm². Pourquoi comparer une puce Intel de 2015 à un processeur Qualcomm/Samsung de 2017 ? Tout simplement parce qu’après la génération Skylake, Intel a tout bonnement cessé de communiquer sur le nombre de transistors de ses puces alors qu’il avait fait de ce chiffre, des années durant, un argument phare de sa communication…

Chamboulement du paysage informatique

Si on admet que Linux tourne à 1 ou 2% de parts de marché mondiales et que celles d’Apple dans le domaine de l’informatique sont d’environ 7%, plus de 90% sont sous la domination de Microsoft et d’Intel (même si AMD revient très fort).

Si l’annonce de la gravure à 8 nm se semble pas, de prime abord, liée à ce marché, le contexte est en train de changer.
D’un côté, on a des acteurs comme Samsung qui développent des téléphones mobiles capables de servir de PC traditionnels avec des versions d’Android, voire de Linux, adaptées à cet usage.
De l’autre, le partenariat Qualcomm/Microsoft pour le projet « Windows 10 sur ARM » est en passe de prendre corps avec les premières machines qui devraient être annoncées d’ici la fin de l’année 2017. Sans même parler du nombre d’applications créatives qui sont développées pour iOS et Android, des systèmes… ARM, où bon nombre de puces sont fabriquées par Samsung (celles de certains iPhone notamment).

Dans un cas – des smartphones qui servent de PC fixe – comme dans l’autre – des PC Portables Windows avec puce Qualcomm – aucune des machines vendues n’intègrent de processeur Intel. Un comble pour le géant des processeur x86 qui a fait, 30 ans durant, la pluie et le beau temps sur l’informatique mondiale.

L’entreprise américaine n’est, n’en doutons pas, en train de chercher d’autres marchés pour évoluer, mais elle n’est pas la seule. Selon le communiqué de Samsung, le nouveau procédé de gravure en 8 nm serait “particulièrement adapté” pour les serveurs, les puces minant les cryptomonnaies, etc. Intel ne doit pas que se réveiller, elle doit aussi accélérer, parce que la concurrence ne dort pas.

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