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Salon de la photo 2013 : la fièvre du look rétro s’étend

De Fujifilm à Nikon, presque toutes les marques ont recours au design rétro. Une stratégie qui a pour but de se différencier de l’utilisateur de smartphone.

De face, ils pourraient (presque) nous faire croire que nous sommes en 1970, que la mise au point est toujours manuelle, qu’un grand « clac » retentit entre chaque photo et qu’il vous faudra, demain, apporter la pellicule au labo pour développer vos photos. Pourtant, leur dos nous ramène rapidement au XXIe siècle avec son lot d’écrans LCD, de viseurs électronique OLED et autres de logos Wi-Fi.

Ces compacts ou reflex numériques font partie de la nouvelle génération d’appareils photo haut de gamme. Haut de gamme ? Oui, le seul segment qui peut sauver la photo. Car face à la révolution smartphone, les constructeurs jettent, un à un, l’éponge dans le bas du tableau – Ricoh/Pentax, Fujifilm et désormais Olympus. « Pas rentable », expliquent-ils. Alors il faut faire différent – et plus cher, forcément. Outre la course à la technique, c’est par le style qu’il faut justifier le prix – regardez les 2900 euros du nouveau Nikon Df !

Le passé pour rassurer

Plusieurs écueils, comme une baisse des ventes de 400 000 compacts l’an dernier, poussent les fabricants à se remuer les méninges et sont autant de raisons qui expliquent cette fièvre du rétro. Des raisons aussi nombreuses que les artifices auxquels les constructeurs ont recourt pour nous faire plonger dans ces passés glorieux : faux cuir type vulcanite, viseur déporté sur le côté à la télémétrique (non, Leica n’a pas l’apanage du genre messieurs-dames), lignes simples, mélange du noir et chromé, etc.

Le résultat est généralement bon, quoi qu’un peu uniforme. Une uniformité qui a du mauvais (comment se différentier ?) mais aussi du bon, puisqu’il a suffi d’un succès – celui du X100 de Fujifilm, lancé au printemps 2011 – pour justifier ce « grand bond en arrière ». Un bond qui finit d’être légitimé par Nikon aujourd’hui avec le lancement de son Df. Les appareils ayant désormais atteint un pic de qualité (passé un certain niveau de prix, ils sont tous bons), il fallait désormais s’attaquer à leur apparence.

Se différentier du smartphone

Nos smartphones sont dorénavant nos principaux appareils photo, les différentes études le prouvent. Les mobiles sont à la pointe de la technologie et l’appareil photo n’est plus légitime pour véhiculer l’image high tech. A la lueur de ce constat, la réaction « rétro » des constructeurs est pertinente : il ne s’agit plus de promettre le meilleur de la technologie (qui est désormais le smartphone), mais de faire rêver avec un genre, un art de vivre, un objet statutaire.

Et à ce jeu, le look d’un appareil ancien est plus à même d’assoir la légitimité d’un APN haut de gamme. Et ce d’autant plus qu’à la vérité, les appareils photo actuels sont des monstres de technologie ! En effet, s’ils ont des looks vintage, les nouveaux modèles embarquent tellement de raffinements technologiques qu’il est rare de rater sa photo –mise au point automatique rapide, exposition quasiment toujours correcte en mode auto, etc. En fait, ces appareils rétro offre le look de l’appareil experts des années 70 (complexes à apprivoiser) avec la simplicité d’usage des produits modernes.
Allier la classe et la performance : le meilleur des mondes en somme !

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Adrian Branco