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Salaires: la nouvelle politique des SSII

Pour séduire les informaticiens tout en maîtrisant la hausse des salaires, les sociétés de service misent tout sur la part variable de la rémunération. Une enquête de 01 Informatique révèle que cette dernière s’étend désormais à toutes les fonctions et augmente pour tous.

Malgré la pénurie d’informaticiens et la concurrence des Web agencies, les SSII traditionnelles veulent sortir du cercle infernal des hausses de salaires. Leur solution ? Tout miser sur la part variable de la rémunération. Alors, elles l’augmentent. Elles en donnent à tous. Et, surtout, elles la réinventent. Au point que le salaire ne représente plus qu’une simple composante de la rémunération de leurs salariés.Quasiment sans rien faire, les Web agencies ont séduit les informaticiens. L’image dorée d’Internet, qui auréole encore aujourd’hui ces prestataires de services, leur a suffi pour attirer irrésistiblement les consultants des SSII traditionnelles en mal d’aventure… et de stock options ! Mais le vent a tourné. Ces spécialistes de la prestation Internet se révèlent très traditionnels dans leur mode de fonctionnement : grilles de salaires, limites hautes très raisonnables par rapport au marché, et, surtout, système de stock-options qu’elles rechignent à commenter !De leur côté, les SSII dites traditionnelles deviennent justement de moins en moins traditionnelles ?” en particulier, en termes de rémunération. Et justement grâce aux web agencies ! Car ces structures plus anciennes se doivent de réagir face à la fuite de leur capital humain. Pour autant, elles ne sont plus prêtes à jouer le jeu des salaires mirobolants pour retenir leurs informaticiens ou pour en attirer d’autres. L’enquête du cabinet Hewitt, réalisée pour 01 Informatique (qui paraît le 20 octobre), constate que les augmentations prévues pour 2001 ?” entre 4 et 5 % ?” régressent par rapport à celles qui avaient été envisagées pour 2000 ?” entre 5,1 et 5,5 %.

Avantager les jeunes sans frustrer les anciens

Dans ce cas, une seule solution pour rester attrayant sur le marché du travail : jouer sur la part variable du salaire. Avant tout pour avantager certains profils ou jeunes diplômés, sans frustrer les autres. Ou encore pour partager les bénéfices de l’entreprise avec le plus grand nombre, si l’on en croit certains DRH. Mais aussi pour ne pas se retrouver aussi définitivement coincées qu’avec une augmentation des salaires fixes…Alors, en 2000, selon l’enquête Hewitt, tous les informaticiens ont eu droit à leur part variable, jusqu’aux ingénieurs d’études ou aux techniciens d’exploitation, d’habitude hors de la cible de ce type de gratification. Qui plus est, de façon générale, la part variable du salaire a fortement augmenté. Elle représente en moyenne 10 % du salaire fixe pour les fonctions clés ou les compétences rares. Mais, pour des fonctions comme les ingénieurs commerciaux, que l’on n’imagine certes pas sans part variable, cette moyenne a fait un bond de 26 à 48 %, soit près de la moitié du salaire fixe. Plus surprenant encore, est le fait que 77 % d’ingénieurs réseaux ou 70 % d’ingénieurs d’exploitation y aient également droit.Mais généraliser à tous les informaticiens une part variable pour le salaire et l’augmenter ne suffit pas. Les SSII traditionnelles doivent rivaliser d’imagination pour construire des packages complets de rémunération, s’inspirant, la plupart du temps, de leurs homologues américaines, qui emploient depuis longtemps de telles méthodes. Le salaire fixe ne représente plus qu’une simple composante parmi de nombreuses autres. Des primes viennent, bien sûr, l’accompagner, et parfois même dès lembauche. On signe, et hop, un cadeau ! Et plus on signe vite, plus on obtient un salaire élevé… Sans oublier, bien entendu, les voitures de fonction, téléphones et ordinateurs portables, et autres voyages. Stock-options ? Eh oui, stock-options aussi…Cette enquête sera prochainement publiée intégralement sur notre site.

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Emmanuelle Delsol