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Sacha Labourey (JBoss Group Europe) : ‘ La filiale européenne financera les développeurs-clés du projet ‘

Le plus populaire des serveurs d’applications Java open source disposait déjà d’une structure commerciale chargée de vendre des services. Il se dote aujourd’hui d’une filiale européenne. Sacha Labourey, son directeur général, fait le
point sur son activité.

01Net. : Pourquoi créer une entreprise, JBoss Group Europe, alors que
JBoss est un
serveur d’applications à code source libre, gratuit ?
Sacha Labourey : Le logiciel reste gratuit, mais nous allons dorénavant proposer aux entreprises un programme de support et de conseil. Des partenariats avec des sociétés de service vont être mis au point. Nous avons déjà
un accord avec SchlumbergerSema, et nous comptons en signer d’autres avec de plus petites structures. Le chiffre d’affaires servira à financer le développement de JBoss, en embauchant certains développeurs-clés du projet. Il ne faut pas oublier que,
même si la société JBoss Group a été constituée aux Etats-Unis, nombre de ses principaux acteurs travaillent en Europe.JBoss Group Europe sera majoritairement composée de techniciens ? Oui, pour l’instant nous sommes huit, avec un seul commercial, en Allemagne. Les autres sont des développeurs, en Finlande, en Ukraine, en France, … qui vont pouvoir travailler chez eux. Ils seront chargés du support, mais nous
avons fixé comme règle que pas plus de 50 % de leur temps de travail ne devra être consacré au service.Est-ce que des développeurs d’un projet à code source libre ont vraiment envie de s’occuper de service ? N’oubliez pas qu’ils ne vivaient pas d’amour, d’eau fraîche et de lignes de code. Ils avaient un travail et prenaient du temps en parallèle pour s’occuper de JBoss, ce qui peut se révéler lourd. Dorénavant, ils seront payés pour ce
travail de développement. Certains se sont même découvert de véritables vocations, comme notre responsable support.Gagnez-vous de l’argent actuellement ? JBoss Group est une entreprise rentable depuis sa création. Notre revenu provient de deux activités. D’abord le branding. Une entreprise qui développe un produit sur JBoss peut en faire la promotion sur notre site, moyennant finance.
Ensuite, les services, de la formation au conseil en passant par le support. Ce modèle économique fonctionne, JBoss Group continue à embaucher aux Etats-Unis comme en Europe.Vous avez annoncé votre intention de rejoindre le Java Community Process (JCP), l’organisme de standardisation de Java contrôlé par Sun. L’objectif est-il de pacifier vos
relations, plutôt tumultueuses, avec la société ?
L’initiative est surtout venue des développeurs, qui ont dit ‘ J’ai vu certains drafts, ça ne va pas dans la bonne direction. ‘ La seule solution pour défendre notre point de vue est de
rejoindre le JCP. De plus en plus de grands éditeurs de middleware Java jugent que la valeur économique de ces produits n’est plus suffisante pour réaliser de nouveaux développements. Alors que le projet JBoss a toujours beaucoup innové et
continuera à le faire.Dans le même temps, Sun vient d’accorder un financement de plusieurs centaines de milliers de dollars à JonAS, votre principal concurrent pour les serveurs d’applications à code source libre… C’est incompréhensible. Nous avions demandé un même financement à Sun, qui nous l’avait refusé, en arguant que l’activité commerciale de JBoss Group ne permettait pas de qualifier le projet JBoss d’open source. Alors que derrière
JonAS, on retrouve des sociétés comme Thalès ou France Télécom, qui n’investissent pas pour le bien de l’humanité. Si la définition de l’open source, cest que personne ne doit
vendre de services…

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Ludovic Nachury