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RSF publie son Top 5 des champions de la cybersurveillance

Dans son rapport 2013 sur les « Ennemis de l’Internet », l’association Reporters sans frontières établit un palmarès des pays autoritaires et des fournisseurs peu scrupuleux. Sont pointés du doigt : Amesys, Blue Coat, Gamma, Hacking Team et Trovicor.

Le 12 mars, c’est la journée mondiale de lutte contre la cyber-censure. Une date que Reporters sans Frontières célèbre chaque année en publiant son Rapport contre les Ennemis d’Internet. Changement de formule pour l’édition 2013. « La surveillance d’Internet se banalise, y compris dans les pays démocratiques. La liste des pays ennemis d’Internet ne cessait logiquement de s’allonger chaque année. On a donc préféré sélectionner cinq pays et cinq sociétés impliqués activement dans la surveillance en ligne », explique Grégoire Pouget, chef de projets Nouveaux Médias à RSF. Une sorte de palmarès du pire donc.

Et les cinq pays distingués sont : le Bahreïn, la Chine, l’Iran, la Syrie et le Vietnam ! C’est d’ailleurs un Vietnamien qui a reçu le prix du Net-citoyen 2013. Ils violent les droits de l’homme et la liberté d’informations en entretenant une surveillance intrusive des populations sur internet pour conforter leur pouvoir. Et ils parviennent à leurs fins en utilisant deux grands types de technologie : du matériel d’écoute destinée à une interception de masse et des spywares très perfectionnés pour cibler des opposants en particulier. C’est le cas de la suite Fin Fisher de Gamma International qui permet d’installer des logiciels espions indécelables.

Procédures judiciaires

Ces pays ont été équipés, en toute illégalité, par des sociétés occidentales comme l’entreprise française Amesys qui a traité avec la Libye de Kadhafi. Ce n’est pas un scoop, des sites comme Reflet ou des structures comme Citizen Lab dénoncent depuis longtemps ce commerce inavouable. Et certaines de ces entreprises font déjà l’objet d’une procédure judiciaire comme Gamma International et Trovicor, visées par une plainte déposée auprès de l’OCDE par plusieurs ONG.

Mais le rapport de RSF a l’énorme mérite de brosser un bon état des lieux de ces dérives. « Nous avons encore beaucoup de matière à exploiter. Le rapport en ligne des Ennemis d’Internet devrait s’enrichir de nouveaux pays et sociétés dans les mois à venir », promet Grégoire Pouget.

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Amélie Charnay