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RSF et Google ont remis le prix du Net-citoyen 2013 au blogueur Huynh Ngoc Chenh

Le lauréat, le blogueur vietnamien Huynh Ngoc Chenh, a profité de cette occasion pour décrire de manière poignante la vie de ses compatriotes blogueurs « dont certains paient leur courage au prix fort ».

Ce fut un témoignage particulièrement touchant que l’on a pu entendre dans l’amphithéâtre de Google France, hier soir à Paris. En dépit des intempéries, qui ont bloqué une bonne partie des transports d’Ile-de-France, la salle était presque comble, rassemblant des personnes d’horizons assez divers : journalistes, communicants, hackers, blogueurs, défenseurs des droits de l’homme, réfugiés politiques. Tous étaient venus pour voir Huynh Ngoc Chenh, blogueur vietnamien, venu spécialement de son pays pour recevoir de la part de Reporters sans frontières (RSF) et de Google le prix du Net-citoyen 2013 (Netizen 2013).

Huynh Ngoc Chenh, prix Netizen 2013 (au milieu)
Huynh Ngoc Chenh, prix Netizen 2013 (au milieu) – Huynh Ngoc Chenh, prix Netizen 2013 (au milieu)

Camps de rééducation, internements psychologiques

Visiblement ému par cette distinction, Huynh Ngoc Chenh a lui-même rendu hommage aux blogueurs de son pays qui constituent à ce jour les seules sources d’information indépendantes. « L’ensemble des 700 organes de presse présents au Vietnam – journaux, radios, télévisions – est sous le contrôle total du régime », explique-t-il. Comme lui, ces blogueurs sont continuellement soumis à des pressions gouvernementales, reçoivent des menaces, sont attaqués en justice sans raison valables. « Certains d’entre eux ont payé le prix fort pour leur courage », souligne-t-il. Un blogueur s’est ainsi immolé par le feu suite à son arrestation, d’autres sont « sous surveillance à domicile, incarcérés dans des camps de rééducation, ou pire encore internés dans des institutions psychologiques ».  

Un réseau de lutte s’est formé

Selon RSF, le 9 janvier dernier, 14 dissidents dont 8 blogueurs ont été condamnés à des peines allant de trois à treize ans de prison. « Avec 31 net-citoyens actuellement derrière les barreaux, le Vietnam est la troisième prison du monde pour les acteurs de l’information en ligne, derrière la Chine et Oman », souligne l’association. Mais pour le lauréat, tous ces sacrifices « ne sont pas vains », car les blogueurs vietnamiens forment désormais « un vaste réseau de lutte pour la liberté impossible à réprimer. Des centaines de blogs appellent au changement, à la liberté d’expression et à la démocratie ».  Pour Huynh Ngoc Chenh, c’est aussi ça le « miracle de l’Internet ».

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Gilbert Kallenborn