Passer au contenu

Réussir sa place de marché en créant de la valeur ajoutée

Publiques ou privées, les plateformes virtuelles d’échange peuvent apporter des gains de productivité. À condition de proposer à leurs entreprises clientes des choix technologiques pertinents.

En mars dernier, le Crédit lyonnais lançait Seliance, sa place de marché pour les achats généraux, du matériel informatique aux fournitures de bureau. Visant un marché de 100 000 sociétés, Seliance se heurte à des concurrents déjà en place, dont Answork, créée en novembre 2000, qui associe BNP Paribas, le Crédit Agricole et la Société Générale. Pour se démarquer, Seliance a fait appel à des prestataires de services d’envergure : Ariba, pour les infrastructures, Oracle, pour la gestion des factures, Webmethods, pour l’automatisation des échanges, Valoris, pour le conseil, Sun Microsystems, I Planet et BEA Systems pour les serveurs d’applications.Selon le cabinet d’études et de conseil IDC, les achats des entreprises françaises sur internet devraient frôler les 13,7 milliards d’euros (90 milliards de francs) en 2003, dont une partie importante transitera sans doute par ces places de marchés. Mais “avant de se lancer dans la démarche de création tête baissée, il faut bien planifier le “business model” souhaité”, prévient Chris Phillips, directeur marketing du spécialiste du domaine Commerce One. Il faut choisir entre les places publiques et privées.

Le choix technologique fait, reste à faire venir les fournisseurs

L’objectif des premières est de s’adresser à une large communauté. Ainsi Answork et Covisint (dédiée à l’industrie automobile) entrent dans cette catégorie. Les places de marché privées concernent davantage une entreprise et sa stratégie interne, comme par exemple Click to Procure, de Siemens. Ce type de marché ne sera alors ouvert qu’à quelques partenaires soigneusement sélectionnés. L’objectif n’est plus tant de générer des revenus que d’optimiser les process industriels et la chaîne logistique de la société. “Ce n’est qu’une fois les objectifs bien définis et la valeur ajoutée d’un site identifiée que les sociétés peuvent se lancer”, insiste Chris Phillips. L’environnement opérationnel vient en premier. Il comprend la plateforme transactionnelle (avec les capacités de connectivité et de sécurité), la structure qui permet de déployer les services proposés et l’interface utilisateur, et doit évidemment être le plus transparent possible pour les utilisateurs. Il s’agit d’un environnement particulièrement hétérogène, chaque entreprise dis- posant de ses propres applications. Le système doit donc être capable de connecter des univers technologiques très différents. “Mais la place de marché est comme un iceberg, constate le responsable avant-vente de Commerce One France, Jean-Claude Brard. La partie visible est infime par rapport à tout ce qu’il faut réellement mettre en ?”uvre”. Car une fois la technologie en place, encore faut-il faire venir les fournisseurs. “Il est indispensable d’apporter de la valeur ajoutée”, insiste Jean-Claude Brard. Du côté de l’achat, le catalogue, la vente aux enchères ou la gestion de la relation client sont indispensables. Du côté du management, installer des outils collaboratifs de ges-tion de la chaîne logistique ou des outils analytiques permettant de cerner au plus près les performances industrielles sont des atouts qui suffisent parfois à faire la différence.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Agathe Remoué