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Réunion de la dernière chance entre Google et les éditeurs de presse français

La médiation du gouvernement entre dans la dernière phase. Aucune issue ne se dessine pour le moment. Selon Google, il n’y aura sans doute pas de consensus avant la fin d’année.

Les éditeurs de presse français auront-ils leur cadeau de Noël de la part de Google ? C’est peu probable. Une réunion de la dernière chance entre les représentants de Google, des éditeurs de presse français et le médiateur du gouvernement se tenait aujourd’hui, jeudi 20 décembre, concernant le litige sur un éventuel paiement de droits dits « voisins », a-t-on appris de source proche du dossier.

Depuis le début du mois, les patrons de presse et les représentants du moteur de recherche américain se sont réunis plusieurs fois par semaine avec le médiateur nommé par le gouvernement, Marc Schwartz du cabinet de conseil Mazar. Il a été désigné en novembre pour mener les négociations entre Google et les éditeurs de presse, ces derniers exigeant que le groupe américain paie des « droits voisins » du droit d’auteur, au regard des importants bénéfices publicitaires qu’il réalise en se contentant simplement de référencer leurs titres.

Manque d’unité chez les éditeurs français

Jeudi, deux options restaient aux participants : tout arrêter ou prolonger les négociations au-delà de la fin d’année, délai initialement imparti par le chef de l’Etat, a indiqué cette source à l’AFP, confirmant une information des Echos. Le président de la République François Hollande, qui a reçu fin octobre le patron de Google Eric Schmidt, avait annoncé qu’une loi pourrait « intervenir si nécessaire » pour faire payer une taxe à Google dans l’hypothèse où des négociations n’aboutissaient pas d’ici fin décembre.

Peu d’informations avaient filtré jusqu’ici sur l’avancée de ces réunions. Cité mercredi 19 décembre dans la Correspondance de la presse, le PDG de Google France Jean-Marc Tassetto, qui intervenait à HEC, s’est montré « dubitatif sur la signature d’un accord avant la fin de l’année ». Il a également souligné « le manque d’unité sur le front des éditeurs, citant notamment une nouvelle génération d’éditeur ou encore la presse quotidienne régionale qui a d’autres problématiques ». Dans un courrier envoyé au gouvernement, et rendu public mi-octobre par l’AFP, Google menaçait de ne plus référencer les médias français s’il devait se voir imposer une taxe assimilée à des droits d’auteur.

En Belgique, un accord financier a été trouvé

La presse est elle-même divisée sur la question d’une taxation, les médias traditionnels y sont favorables et estiment que leurs articles contribuent à drainer du trafic vers le géant du Net, quand les « pure players » (œuvrant uniquement sur Internet) sont contre, craignant une dépendance économique.

Google est en conflit avec les éditeurs dans beaucoup d’autres pays européens. En Allemagne, une proposition de loi est en train d’être examinée pour obliger Google à mettre la main au portefeuille. En Belgique, où les éditeurs se sont retrouvés dans une impasse juridique, le conflit s’est soldé par un accord financier : les éditeurs abandonnent leurs poursuites, en contrepartie le géant du Web leur paye les frais de justice et leur achète de la publicité.

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Gilbert Kallenborn, avec AFP