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Retour déguisé du contrat de mission ?

Nombre de TPE informatiques seront sensibles aux possibilités ouvertes par le futur ‘ contrat nouvelle embauche ‘. Mais gare aux abus !

Comment s’étonner du tollé que suscite l’annonce du ‘ contrat nouvelle embauche ‘ par le nouveau gouvernement ? Avec deux années de période d’essai ! De quoi
faire sombrer dans la déprime les tempéraments les plus solides quand on sait la pression qu’exerce l’incertitude du lendemain. A moins que l’on considère les nouveaux embauchés comme des super salariés.En effet, jusqu’ici, la durée de cette période était proportionnelle à la qualification du poste ! Plus sérieusement, dans le secteur informatique, où chaque projet a sa spécificité, une recrue qui a l’expertise
voulue pour un projet peut très bien être incompétente pour le suivant. A moins que l’embauché, pour diverses raisons ?” et pas toujours des plus honnêtes ?” , ne convienne plus ! Contrat de mission déguisé en période
d’essai ?Pour autant, l’initiative pourrait être concluante, notamment auprès des jeunes entreprises innovantes. Les fondateurs de ces jeunes pousses, dans l’incertitude du lendemain, hésitent à embaucher. Certains, pour éviter des
recrutements en contrat à durée indéterminée, font appel à des stagiaires issus d’écoles d’ingénieurs. Cette formule pourrait donc créer un appel d’air, grâce aussi à la simplification des procédures qu’elle propose,
telle le chèque-emploi.Elle permettrait ainsi, en ces périodes de démarrage difficile, de monter sans crainte du lendemain des équipes appropriées. Quant au salarié éconduit, il devrait bénéficier d’ ‘ un accompagnement
personnalisé ‘
. Déjà mis en place par l’ANPE, ce soutien a fait ses preuves auprès d’un certain nombre d’informaticiens.Guidés par des professionnels dans leur recherche d’emploi, ils ont pu ainsi profiter de la légère reprise que connaît le secteur. Reste que toutes ces mesures dépendent d’un facteur essentiel : la confiance.Or, la course à la productivité à tout prix ne rassure pas. Pour preuve, la récente décision du patron de la société Lycos ?” qui gère un portail internet et dont le chiffre d’affaires est en nette
croissance ?” de licencier 75 de ses salariés. A moins qu’ils n’acceptent une délocalisation en Arménie, assortie d’un salaire de 350 euros par mois !Il serait donc regrettable que les employeurs profitent de cette nouvelle opportunité pour exercer de surcroît une pression sur les salaires.* Rédactrice en chef adjointe de 01 InformatiqueProchaine chronique lundi 27 juin

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Anne-Françoise Marès*