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Retour à la sérénité pour le monde agité des start-up

En 2002, le greffe du tribunal de commerce de Paris a enregistré en même temps une baisse de 47,47 % des créations de start-up et une baisse de 48,5 % des faillites.

Souvenez-vous, les start-up, à la grande époque où les fonds d’investissements aimaient sans compter Internet et les nouvelles technologies. En 2001, elles étaient encore 931 à se créer sur Paris, d’après les chiffres du greffe du
tribunal de commerce de Paris. Dans le bilan de l’année écoulée que vient de dresser ce dernier, les immatriculations de start-up tombent à 489, soit 47,47 % de moins.Le pic de créations date du mois d’avril 2002, avec 68 nouvelles sociétés. Le minimum est atteint en décembre, avec 21 start-up. En comparaison, le greffe avait enregistré en 2001 un maximum mensuel de 133 créations
(février) pour un minimum de 38.

Retour à la normale plutôt que crise

Un effondrement, apparemment. Mais dans le même temps, les défaillances (liquidations ou redressements judiciaires) ont suivi le mouvement. De 138 en 2001, elles ne sont plus qu’au nombre de 71 au terme de 2002. Une diminution de
48,5 %. Le ratio créations/faillites reste donc grosso modo du même ordre de grandeur.La répartition par type d’activité n’a, elle non plus, pas beaucoup varié entre 2001 et 2002 : les logiciels représentent la part la plus importante (30,28 % et 24,54 %), suivis par le conseil en systèmes informatiques.
D’ailleurs, la proportion de start-up liées à l’informatique ou aux télécoms en général (services, développement, commerce de détail ou de gros) n’enregistre pas d’évolution radicale. Elle est passée de 45,97 à 44,9 %.Plutôt que d’une crise, ces chiffres témoignent d’un retour à la normale, après une période d’effervescence, qualifiée aujourd’hui d’irraisonnée par beaucoup. ‘ Le gros des faillites concernant les start-up a eu
lieu en 2001,
explique Guillaume Cornu, consultant chez Deloitte and Touche. En 2002, cela s’est tassé. C’est un assainissement assez normal. ‘Marie-Claude Lamarque, directrice de l’incubateur Polystart, créé il y a trois ans sur le Polytechnicum de Marne-la-Vallée, le reconnaît : ‘ On a démarré de façon très intense, avec des projets d’étudiants.
Aujourd’hui, les projets sont plus mûrs, plus adultes et réfléchis. ‘
La structure avait commencé avec une quinzaine de projets ; elle en recense moitié moins aujourd’hui. Et parmi eux, aucune start-up internet.

Les passifs augmentent tandis que les actifs diminuent

Même constat de l’incubateur de l’INT (Institut national des télécoms), à Evry. A sa création, en 1999, il comptait une vingtaine de sociétés hébergées, et en 2000, une dizaine de projets étaient portés par les étudiants. Actuellement,
l’incubateur en compte cinq au total. ‘ Les mentalités des étudiants ont changé, explique Sébastien Cauwet, l’animateur de la structure. Ils sont moins confiants dans leur capacité à lever des fonds. Tout
le monde est devenu plus réaliste. ‘
Les chiffres du greffe révèlent quand même une évolution. Le passif moyen par entreprise a progressé de 12,54 % entre les deux années passées. L’actif moyen, lui, a chuté de 48,62 %. L’écart entre les sommes dues et celles
encore disponibles au moment de la déclaration de cessation de paiement s’est donc creusé. Conséquence : la tendance des start-up à connaître la liquidation judiciaire plutôt que le redressement saggrave.

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Arnaud Devillard