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René Maury, DG de Siparex Ingénierie et finance : ” 2002 sera l’année des acheteurs “

Selon le gérant de fonds, la faiblesse actuelle des valorisations devrait relancer l’investissement.

Créée en 1977, la société lyonnaise d’investissement gère 616 millions d’euros. À l’occasion de la publication des résultats de Siparex Croissance, filiale cotée au Second Marché et représentant 16 % des fonds, René Maury fait le point.Vous affichez un bénéfice d’1,3 million d’euros en 2001 contre 16 millions d’euros l’année précédente. Comment expliquez-vous cette chute brutale ?Nos résultats sont en fort retrait, c’est un fait. Pourtant, notre activité a été soutenue sur le plan des investissements dans le domaine de la cession d’entreprises. Notre rythme d’investissements s’élève pour Siparex Croissance à 13,1 millions d’euros en 2001, contre 16 millions en 2000. Notre exercice a été plombé par des pertes au second semestre. Nous avons dû provisionner 9,45 millions d’euros sur notre portefeuille, en particulier dans les secteurs des télécommunications, du textile et des biens d’équipement. À la fin 2001, la valeur de l’actif global de Siparex Croissance était de 86,7 millions d’euros, contre 99 millions fin 2000. C’est pourquoi nous avons décidé de verser un dividende de 4,5 millions d’euros à nos actionnaires, car notre portefeuille est dans son ensemble faiblement exposé aux aléas des nouvelles technologies.Le ralentissement général du capital développement au quatrième trimestre est-il de mauvais augure pour 2002 ?Pas forcément. Il ne faut pas faire de catastrophisme, nous ne sommes pas dans une situation telle que nous l’avons connue lors de la crise boursière de 1992, consécutive à la Guerre du Golfe. Les marchés ne se sont pas effondrés, sauf peut-être celui des télécommunications. Pour ma part, je pense que 2002 sera un palier plat. Le capital-développement restera atone. Il est pourtant temps d’investir en cette période de valorisations basses. Siparex a réalisé ses meilleures plus-values en 1992-1993, quand les marchés étaient au plus bas. Logiquement, 2002 sera l’année des acheteurs. En revanche, en ce qui concerne le capital-risque, nous allons nous concentrer sur notre portefeuille.Votre titre est peu liquide et peu suivi par les analystes. Que faites-vous en Bourse ?Une société de capital-risque (SCR) a toute sa place en Bourse. Le statut fiscal dont bénéficient les SCR peut attirer les investisseurs, mais il explique aussi le manque de liquidités sur notre titre. En tant que souscripteurs à une SCR, nos actionnaires bénéficient d’une exonération d’impôts sur les plus-values, s’ils n’y touchent pas pendant cinq ans. Quant aux analystes, ils sont aujourd’hui entre trois et cinq à s’intéresser à nous. Lors de notre introduction en 1991, nous n’étions même pas suivis. Nous avons même été longtemps classés comme une holding, alors que nous gérons des actifs. Cette classification nous a pénalisés, car on nous a appliqué des taux de décote forts et arbitraires. Après une période dévangélisation, nous sommes enfin perçus comme une société gérant un portefeuille.

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Hélène Puel