Passer au contenu

Renault et Peugeot prennent le chemin de la Toile

Dans le petit monde européen de l’automobile, aucun constructeur ne veut ignorer Internet. Premier à bouger, Renault avec une mise de fonds de 500 millions de francs. De son côté, le groupe PSA Peugeot/Citroën prépare la riposte en s’associant avec Vivendi pour créer le premier portail Internet multiaccès pour l’automobiliste européen.

Après avoir investi 500 millions de francs dans la mise en place d’un intranet reliant aujourd’hui près de 18 000 collaborateurs commerciaux du groupe, Renault se lance dans le commerce en ligne et prépare un extranet (réseau protégé à accès restreint) pour l’ensemble de ses concessionnaires européens. A terme, le constructeur français veut amener ses clients à commander et à acheter leur véhicule sur Internet.
Dans un premier temps, le visiteur fera son choix et sera mis en relation avec le concessionnaire le plus proche. Car le grand enjeu pour Renault est de conserver intact son fichier clients à un moment où la Commission européenne semble bien décidée à remettre en cause le système de commercialisation par un réseau d’affiliés (les concessionnaires) qui prévaut aujourd’hui dans l’industrie automobile en Europe. Une protection juridique désuète sur un marché où la concurrence se fait chaque jour plus pressante.
Renault entend aussi expérimenter une sorte de logistique en flux tendus, telle qu’elle se pratique notamment dans l’univers informatique. A partir d’une borne du réseau commercial, ou depuis son ordinateur personnel, le client pourra ainsi personnaliser la voiture de ses rêves (couleur et équipements inclus). Une fois passée, la commande sera immédiatement transmise au site de fabrication avec, au final, des délais de livraison réduits de moitié.



Supermarché de l’occasion en ligne



A l’horizon 2001, ces prestations seront étendues aux marchés allemand et britannique dont les consommateurs pourront bénéficier de solutions de financement – sur mesure – et directement négociables sur Internet. Dans cette vaste offensive, d’autres projets sont à l’ordre du jour, comme le développement, en cours, d’un supermarché de l’occasion en ligne, Carevia.com, la mise en place d’un comparatif multimarque ou encore la création d’un site B-to-B à l’exemple d’Auto-Xchange, développé conjointement par Ford, Oracle et Cisco, outre-Atlantique.


Pour autant, sur le continent, les autres constructeurs ne restent pas sans réagir. A l’image du groupe PSA Peugeot/Citroën qui, déjà présent sur Internet avec son site Occasionsdulion.com, a annoncé mercredi 9 février, le lancement avec Vivendi du premier portail Internet multiaccès entièrement dédié à l’automobiliste européen. Tous les détails de ce projet devraient être rendus public lors du prochain Salon de l’automobile de Genève, en mars.
Mais, à terme, le danger ne viendrait pas du pré-carré européen mais bien plutôt des Etats-Unis, avec des sites au concept éprouvé comme Autobytel. Installé dans un premier temps en Amérique du Nord, Autobytel a réalisé 28 millions de dollars de chiffre d’affaires sur les neuf premiers mois de 1999, et compte depuis sa création près de 4 millions de clients. Son modèle économique repose sur un système ouvert à tous les concessionnaires adhérents, quelle que soit la marque, et sur la vente directe à partir du site Internet. Avec, à la clé, des frais de commercialisation divisés par 3,5.
Signe des temps, Autobytel arrive en Grande-Bretagne et prépare déjà son entrée sur la marché français, grâce à un rapprochement récent avec le groupe Galeries Lafayette, qui contrôle par ailleurs lorganisme de crédit Cofinoga.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


La rédaction