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Relier les applications via les services Web

Loin de se substituer aux solutions d’EAI pour assurer la cohérence des données de l’entreprise, les services Web pourraient trouver leur place dans la gestion des processus métiers et dans les portails d’entreprise.

Créés pour faciliter les relations B to B, les services Web pourraient connaître une expansion imprévue dans les entreprises. Il ne s’agit cependant pas de remplacer les solutions d’EAI assurant la cohérence des données de l’entreprise. Les services Web étant basés sur XML, le problème de performances rencontré lorsqu’on utilise XML se trouve amplifié. Même le protocole Soap (Simple object access protocol) est défini en XML. Il ne faut donc pas penser aux services Web pour gérer la cohérence des données et les nombreuses transactions induites.

Une nouvelle architecture du système d’information

“Alors que l’EAI traditionnelle permettait le partage des données entre les applications, les services Web autorisent l’accès aux applications indépendamment des plates-formes sous-jacentes “, précise Siva Darivemula, directeur marketing des technologies de services Web d’IBM.Les solutions de gestion des processus métiers de l’entreprise devraient logiquement être les principales consommatrices de services Web. L’objectif est d’établir une nouvelle architecture du système d’information, centrée sur les processus métiers, et non plus sur les applications. Dans ce cadre, les applications sont cadencées selon des définitions de processus comprenant les actions à effectuer par les applications, ainsi que les transitions à respecter entre ces différentes actions.L’invocation des applications pourra être réalisée au moyen d’une solution d’EAI classique, mais aussi avec des services Web, indépendants des plates-formes sous-jacentes. Cette nouvelle approche, centrée sur les processus métiers, introduit une réactivité et une flexibilité beaucoup plus importantes du système d’information. Pour cela, les entreprises seront amenées à adopter une architecture dans laquelle les applications sont découpées en services.Il ne s’agit pourtant pas de réécrire toutes les applications, mais plutôt d’identifier leurs interfaces formelles, qui seront ensuite combinées par des composants métiers pour proposer des services de plus haut niveau. Une bonne partie du travail a d’ailleurs été réalisée lors de l’ouverture des applications centrales de l’entreprise au monde du Web. Ainsi, le GartnerGroup prévoit que, en 2004, les entreprises auront découpé en services 40 % de leurs applications traditionnelles.Le rapport entre la gestion des processus métiers et les services Web est double. Outre le fait d’utiliser des services Web, les solutions de gestion de processus métiers peuvent exposer des processus en tant que services Web invoqués par des partenaires externes ou des portails.Premier exemple possible d’utilisation des services Web : les services proposés aux unités opérationnelles de l’entreprise par les établissements. “L’inscription, dans l’agenda électronique, d’une réunion pourrait déclencher automatiquement la réservation de la salle nécessaire. De même, les personnes obligées de voyager passent beaucoup de temps à organiser leurs déplacements auprès de l’agence de voyages souvent présente dans les locaux de leur société. Disposer d’un service permettant d’enregistrer ses besoins de voyages auprès de l’agence interne générerait un gain de temps important “, poursuit Siva Darivemula.

Les outils d’administration, talon d’Achille des services Web

D’autres cas d’utilisation des services Web existent, tel le raccordement des applications front-end aux applications back-end de l’entreprise, pour y enregistrer la prise d’une commande, par exemple. Le GartnerGroup prévoit ainsi que, jusqu’en 2003, les technologies de services Web seront utilisées principalement à l’intérieur des entreprises, et entre les entreprises et leurs principaux partenaires commerciaux.Il est important de noter, toutefois, que les technologies de services Web ne sont pas exemptes de lacunes. Elles ne garantissent absolument pas la délivrance des invocations de services. Il n’existe pas non plus d’outils d’administration des services Web. En outre, face à cette nouvelle orientation centrée sur les processus, les éditeurs de solutions d’EAI ne sont pas restés inactifs : ils ont inclus dans leurs solutions un gestionnaire de processus métiers, regroupé leurs solutions d’intégration intra et interentreprises, et prennent actuellement en compte les services Web.

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Jean-François Masler