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Redécollage pour les communications mobiles par satellite

Changement d’actionnaires chez Inmarsat, création de Worldsat par SES Global, et extension de Connexion by Boeing au domaine maritime, le monde des constellations bouge.

Jean-Louis Charletty, patron de France Télécom Mobile Satellite Communications (FTMSC), filiale à 100 % de l’opérateur public, est plutôt serein en ce début d’année 2004. Premier fournisseur de services du
réseau Thuraya avec plus de 50 % du marché, troisième partenaire d’Inmarsat avec 20 % de la clientèle, l’entreprise qu’il dirige revendique aussi le
rang de deuxième revendeur de minutes sur
la constellation Iridium (14 % de part de marché), soit un chiffre d’affaires de 178 millions d’euros en 2003, en hausse de 14 % par rapport à 2002 (hors
effet dollar).Cette performance s’est bâtie sur un modèle économique qui semble éprouvé. Premier élément : une solide structure de distribution de deux cents revendeurs, construite sur les
rachats successifs du néerlandais GloCall, en 2000, et de DeTeSat, en 2001, et sur la prise de contrôle de TDCom, en 2002, mais aussi sur la création de représentations de par le
monde, de Dubaï à la Floride. Le second élément est une offre de produits à forte valeur ajoutée pour les services voix (cartes prépayées SatelLink et tarifs heures creuses OptiTime), la messagerie (Skyfile et bulletin météo Navimail), la
transmission de données, l’accès à internet, ou encore les communications d’entreprise sécurisées.

Une vision optimiste

Cet optimisme n’a pas été altéré par le changement récent intervenu chez Inmarsat. En effet, les actionnaires historiques (France Télécom, BT et TeleNor) de l’opérateur de satellites dédiés aux télécommunications mobiles
ont cédé leurs parts à Grapeclose, une compagnie créée par Apax Partners et Permira, en décembre 2003.‘ Ce retrait s’est fait après renégociation de notre LESO agreement (Land and earth station operator), un contrat de partenariat de cinq ans, qui fixe aussi les prix pour les trois années à
venir,
explique Jean-Louis Charletty. De plus, nous faisons partie du groupe de projet qui définit les nouveaux services large bande qui seront lancés en 2005 grâce aux satellites de quatrième génération. Nous avons donc une
bonne visibilité de ce côté pour préparer l’arrivée du
BGAN
(Broadband global area network) et la migration des anciens systèmes Inmarsat A et B vers des équipements plus performants, comme la famille
Fleet. ‘
Serein pour Inmarsat, FTMSC n’en néglige pas pour autant ses autres partenaires, Iridium et Thuraya. L’ex-constellation de Motorola poursuit ses opérations avec le soutien du Pentagone, tandis que l’opérateur
satellitaire basé aux Émirats arabes unis est l’étoile montante du secteur. Son chiffre d’affaires a atteint 75 % de celui d’Inmarsat avec la seconde guerre d’Irak, et les perspectives sont alléchantes, grâce à la
couverture étendue de Thuraya 2, qui englobera largement, fin 2004, l’Afrique et l’Asie.

Le VSat embarqué

FTMSC développe également le marché du
VSat embarqué à bord de navires (Affaires maritimes françaises, ou brise-glace suédois et finlandais) ou pour les installations temporaires (chantiers ou plates-formes pétrolières),
réfléchissant en particulier sur la mise en ?”uvre de solutions normalisées DVB-RCS.

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Philippe Pélaprat