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Recycler son matériel informatique : bientôt une obligation légale

La loi du 13 juillet 1992 imposera, à partir de l’été 2002, la valorisation de tous les déchets électroniques en fin de vie. Il faut donc, dès à présent, s’intéresser au recyclage de ses équipements bureautiques, télécoms et informatiques.

En l’an 2000, la France aura jeté 1,5 million de tonnes de déchets électroniques parfois très toxiques pour l’environnement. Les PEEFV (produits électriques et électroniques en fin de vie) contiennent des métaux lourds (cadmium, plomb, mercure, etc.), des composés toxiques (arsenic, oxyde de zinc, etc.), ou des plastiques générant de la dioxine s’ils sont incinérés dans des installations ordinaires. Alors que les grands comptes s’intéressent, depuis plusieurs années, au recyclage de leur matériel informatique, les PME se contentent le plus souvent de l’envoyer à la décharge. Pourtant, retraiter un PC coûte moins cher que de l’envoyer dans un centre de destruction. La loi du 13 juillet 1992 stipule qu’à l’été 2002, seuls les déchets ultimes, ne pouvant faire l’objet d’aucun retraitement, pourront être conduits à la décharge. 7 % des matériaux utilisés dans la construction d’un PC étant considérés comme étant des déchets ultimes, 93 % devront être recyclés.

1. Effectuer l’évaluation de son parc

Micro-informatique, autocommutateurs, matériel bureautique : tout est recyclable. Pour optimiser les conditions d’enlèvement et de retraitement, il faut cependant bien évaluer le type de matériel que l’on souhaite recycler. Ce travail, qui peut prendre plusieurs heures selon la taille du parc, peut être effectué en interne par le responsable informatique ou des achats. Certains spécialistes du recyclage incluent cette évaluation gratuitement dans leurs prestations. Lors de l’évaluation, ne pas oublier de prendre en compte les consommables de type cartouches d’encre pour imprimantes, particulièrement polluants.

2. Étudier les prestations offertes

Les fabricants, comme Compaq, HP et Dell, proposent de récupérer des PC et des serveurs en fin de vie, y compris ceux de marques concurrentes. La reprise comprend l’enlèvement du matériel et repose sur une rétribution indirecte assimilable à un bon d’achat, pour fidéliser les clients. Les composants des matériels sont démontés et analysés un par un. Une fourchette de tolérance de 5 % de défaillance est généralement accordée par rapport à la déclaration du client. Au-delà de cette marge, les défaillances supplémentaires lui seront refacturées. Les spécialistes du recyclage, comme Direct Environnement ou Envie-DEM, proposent des prestations allant de l’évaluation du parc à l’enlèvement en passant par le décompte du matériel avec relevé des numéros de série pour optimiser la gestion des stocks. Ils fournissent un certificat de destruction et des bordereaux de suivi des déchets industriels, pour prouver que l’on est en règle. Certains n’interviennent que sur des matériels obsolètes, d’autres n’effectuent pas de reprise en dessous du Pentium, d’où l’intérêt de bien effectuer l’évaluation de son parc en amont. Dans tous les cas, sanctions pénales obligent, la prudence veut que l’on évite les collecteurs de DIB (déchets industriels biodégradables), qui se contentent de mettre le matériel en décharge.

3. Réduire les coûts de retraitement

Pour éviter que le volume des matériels informatiques ne s’accroisse de manière exponentielle, mieux gérer ses immobilisations et ses stocks et surtout réduire les coûts de retraitement, il faut recycler de manière régulière, une à deux fois par an. Les coûts sont fonction du volume de matériels : environ 5,35 ? ht (35 F) l’écran, 35 centimes au kilo pour tous les composants d’un PC, auxquels il faut rajouter le prix de l’enlèvement : 64 ? ht (420 F) pour une camionnette à plusieurs milliers de francs pour un semi-remorque.

4. Ne pas oublier de détruire les données

Quel que soit le prestataire retenu, un bon “récupérateur” doit s’engager à détruire les données et à faire disparaître les logiciels présents sur les disques durs, et ce, sous contrôle d’huissier. Ces tâches incombent normalement à l’entreprise utilisatrice dès lors qu’elle se préoccupe de la confidentialité de ses données et qu’elle gère bien les droits de licence sur les logiciels. Mais, en pratique, cela n’est pas toujours fait.

5. Penser aussi aux associations caritatives

Plutôt que de recycler une machine en bon état, il est tout à fait possible de la donner à des organismes caritatifs, des écoles ou des hôpitaux, etc., qui n’ont pas toujours les moyens de s’équiper. C’est ce que propose IBM avec PC Recycling Service. Les machines en état de marche sont redistribuées, les autres étant recyclées.

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Catherine China