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Recrutement à grande vitesse pour Voyages-sncf.com

Pour attirer de nouveaux talents, la filiale internet de la SNCF, qui lance une nouvelle version de son site, a su s’éloigner des pesanteurs de la maison mère.

La SNCF, une start-up ? La question sonne comme une plaisanterie. Pourtant, la filiale dot-com de la SNCF devrait brasser 183 millions d’euros (1,2 MdF) de chiffre d’affaires d’ici à la fin de l’année, ce qui la place au premier rang des sites de e-commerce en France. Avec une croissance de 100 % par an, la billetterie en ligne de la grosse machine ferroviaire ressemble furieusement à une valeur de croissance de la net économie. Pour ce qui est du recrutement, Voyages-sncf.com a, comme ses cons?”urs, la volonté de piocher dans le haut panier. Bref, elle recrute. Plus encore, elle chasse.” Le problème n’était pas tant la pénurie de candidatures que la possibilité de recruter des compétences pointues au prix du marché, tout en ayant des procédures allégées “, observe Denis Wathier, le directeur général du site. Dans la sphère internet, plus que partout ailleurs, il faut savoir conclure dans l’heure. Le recrutement du webmaster, un transfuge de Wanadoo, a été effectué en 24 heures. Un véritable trophée de chasse.

Promouvoir la mixité

Les engagements se jouent sur deux terrains : à l’externe, via un cabinet de chasseur de têtes spécialisé dans la nouvelle économie, et en interne par appels d’offres au sein de la maison mère. La mixité des équipes est en effet la règle de base de la stratégie en ressources humaines de Voyages-sncf.com. Pour parvenir à intégrer différents profils, il a fallu couper le cordon. La société s’est donc installée dans la banlieue ouest de Paris, à Levallois-Perret. Bien loin du siège de la SNCF, dont Voyages-sncf.com a été séparée en juin 2000 pour devenir une véritable ” Business Unit Internet “, selon le vocabulaire maison. Mireille Faugère, directrice adjointe de Grandes Lignes et présidente de la filiale, tient à mettre les points sur les i : ” La filialisation à la SNCF est venue en son temps. Non pour satisfaire un aiguillon capitalistique, mais afin de pouvoir recruter de nouvelles compétences. Et la filiale ne peut réussir qu’avec la maison mère. il faut qu’il y ait un alliage “. Alliage qu’elle incarne parfaitement avec sa double casquette. La SNCF reste également présente au sein du conseil d’administration, où siègent des responsables issus de la direction des systèmes d’information et de la direction des canaux de distribution. La maison mère garde donc un ?”il vigilant sur sa start-up.

Car s’il s’agissait à l’origine d’exploiter un nouveau canal de distribution, au même titre que le Minitel, les automates en gare ou la réservation par téléphone, l’objectif est devenu beaucoup plus ambitieux. Internet doit contribuer à l’augmentation du trafic ferroviaire dans un environnement général ?” il est vrai ?” favorable. Ainsi, rien que pour le trafic TGV, la hausse a été de 7,1 % en 2000.

Des profils diversifiés

Pour atteindre cet objectif, l’un des premiers à avoir été recruté est Yann Le Tilly, président de SNCF Interac-tive. ” J’ai été embauché il y a un an pour faire figure de gourou en haut de la pyramide : il fallait sensibiliser les membres du comité exécutif et coordonner les projets transversaux “, précise-t-il. Actuellement, la moyenne d’âge n’atteint pas 30 ans chez Voyages-sncf.com. ” Et encore, je contribue à la tirer vers le haut car je suis le seul ?” avec le directeur financier ?” à avoir franchi le cap de la quarantaine “, confesse Denis Wathier. Ancien directeur marketing de Pierre et Vacances, il est le reflet de l’évolution de la filiale et de son ouverture à d’autres profils que des spécialistes internet. Le lancement du site Voyages-sncf.com marque en effet le basculement du service de réservation en ligne vers un véritable portail touristique. ” L’ambition du portail nécessitait le regroupement d’une équipe spécialisée avec une forte culture web et un savoir-faire issu des professionnels du tourisme, tout en intégrant les salariés issus de la maison mère “, insiste Denis Wathier.L’équipe actuelle rassemble une dizaine de salariés détachés de la SNCF (marketing, informatique, finances) et une vingtaine de nouvelles recrues au profil bac + 5, déjà passées par des SSII, des start-up ou des cabinets de consultants. S’y greffent une trentaine de prestataires externes, qu’il s’agisse de développeurs missionnés par des web agencies ou de consultants. Intégrés sous contrat de projet pour une durée déterminée, ils ne poursuivront pas longtemps l’aventure après le lancement du portail, fin février. En tout, sous différentes casquettes, soixante personnes animent Voyages-sncf.com. Des profils très diversifiés, qui ne se voyaient pas forcément travailler dans l’univers ferroviaire.

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Sébastien Fumaroli et Maxime Rabiller