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Reconnaissance vocale: l’avenir est dans le mobile

Les éditeurs de solutions de reconnaissance et de synthèse vocales, délaissant le “tout vocal”, se tournent vers les applications professionnelles et l’Internet mobile.

Les téléphones mobiles seront-ils bientôt débarassées de leurs touches ? C’est ce que l’on peut imaginer après la journée l’Etat de l’Art 2000, organisée lundi 26 juin à Paris, sur la reconnaissance de la parole, la synthèse vocale et l’intelligence artificielle “.” Les logiciels de dictée vocale [sur micro-ordinateur, NDLR] représentent plus de 50 % du chiffre d’affaires d’une société comme Lernout et Hauspie , affirme Vincent Fontaine, CEO de la start-up belge Babel Technologies, spécialiste des algorithmes sur ce marché, mais ce secteur ne devrait plus croître que de 10 % par an, ce qui est faible par rapport au marché des applications professionnelles spécialisées “.De fait, l’acquisition de MedQuist par Philips, en mai dernier, et celle de Dictaphone par Lernout visaient toutes deux à compléter les compétences des deux rivaux dans la reconnaissance vocale utilisée en milieu médical.

Les éditeurs se bousculent au portillon…

La formidable expansion des téléphones portables vient compléter le bonheur de éditeurs. “ L’Internet mobile tire le marché “, se réjouit-on chez IBM. Et d’ajouter : “ la taille des dispositifs de connexion à Internet diminue, mais pas celle des doigts “. La reconnaissance vocale aurait donc enfin trouvé son terrain de prédilection.En tout cas, les éditeurs se précipitent : France Télécom avec son portail Voila en version vocale, IBM avec l’intégration de sa technologie ViaVoice à son serveur WebSphere, Lernout et son futur assistant de poche commandé à la voix, Philips partenaire de Vizzavi…” Le problème n’est pas, comme l’année dernière, de prouver que la reconnaissance vocale fonctionne, explique François Depret, directeur des ventes pour l’Europe du Sud des solutions de reconnaissance vocale de Philips, mais de l’industrialiser “.Le représentant de la société néerlandaise et ses concurrents s’accordent cependant pour dire que la reconnaissance vocale n’est pas la panacée. Et les concepts clés de cette année sont l’accès multimodal (mélange de synthèse vocale, de reconnaissance vocale et d’affichage texte) aux informations sur le Web, ainsi que l’amélioration du guidage des utilisateurs et de l’adaptation à leur profil.

… mais ignorent comment ils vont rentabiliser leurs investissements

Mais, au-delà de ces perspectives prometteuses, demeurent tout de même beaucoup de questions en suspens et de problèmes à régler. L’obstacle technique le plus important étant le bruit. “Sans bruit, on peut arriver à 90 % d’efficacité. Mais dès que le rapport signal/bruit passe à 20 décibels, ce pourcentage descend à 60 %, et à 40 % pour un rapport de 10 décibels “, avoue Vincent Fontaine.La recherche et les acquisitions sont les deux voies actuellement exploitées par les entreprises afin de remédier à ces difficultés. Lernout a ainsi tenté de s’emparer de Babel, sans succès, mais est parvenue à s’offrir la technologie de réduction de l’écho développée par Matra.Enfin, les industriels ne savent toujours pas ce qui permettra de rentabiliser leurs affaires : la vente d’applications et de licences, le partage des risques (rémunération au nombre d’appels), la publicité ? Même interrogation concernant l’origine des sociétés qui investiront dans la reconnaissance vocale : fournisseurs de contenus, opérateurs, développeurs d’applications…
Selon François Despret, une chose est sûre : “ lavenir dépend du nombre de téléphones “.

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Renaud Edouard