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RealNetworks ouvre sa plate-forme pour contrer Microsoft

Avec Helix Universal Server, RealNetworks ouvre son code source. Ce tournant stratégique anticipe l’évolution du streaming vidéo en direction des terminaux mobiles. L’éditeur intègre également le format d’encodage de son principal concurrent, Microsoft.

RealNetworks serait-il poussé dans ses retranchements par Microsoft ou contraint de s’adapter à une conjoncture morose ? Toujours est-il que le CEO de l’éditeur de lecteurs multimédias, Rob Glaser, vient d’annoncer la disponibilité du code source d’une plate-forme serveur qui gère presque tous les formats de diffusion sur les trois principaux OS serveurs. La plate-forme Helix a pour vocation de rassembler autour des technologies de RealNetworks le plus possible d’acteurs, qu’il s’agisse de fabricants de terminaux vidéo (mobiles ou fixes) ou d’opérateurs télécoms.Pour s’affranchir de la concurrence de Microsoft, dont la suite Windows Media ne cesse de gagner des parts de marché, la firme de Rob Glaser a décidé d’offrir à ses clients la possibilité de diffuser aussi des contenus au format Windows Media. Autant spectaculaire qu’elle puisse paraître, cette initiative permet à RealNetworks de renforcer son positionnement de plate-forme ouverte face à la solution entièrement propriétaire de Microsoft.Les clients disposant d’un serveur Unix, Linux ou Windows pourront installer la solution Helix Universal Server et diffuser des contenus vidéo aux formats Real, QuickTime, Mpeg-2, Mpeg-4 ou encore Windows Media, sans avoir pour cela à implémenter de serveur de streaming Microsoft ou QuickTime. Ces derniers sont disponibles gratuitement dans les solutions serveurs des deux éditeurs.

Des résultats en baisse continue

Ce tournant stratégique est accompagné d’un changement d’importance dans le système de licence Real puisque, désormais, les clients ne paieront plus selon le nombre de streams simultanés mais selon le nombre de mégaoctets ” streamés “. Ainsi, les diffuseurs de contenus vidéo sur Internet verront les coûts de licences s’aligner sur les coûts de bande passante. Une solution que les professionnels du secteur préconisaient depuis quelques années déjà.Dans la lutte qui oppose depuis maintenant cinq ans RealNetworks et Microsoft, cette annonce relance le pionnier. Si RealNetworks est parvenu à limiter les dégâts en diversifiant ses sources de revenus ?” 750 000 internautes s’acquittent de 10 dollars par mois d’abonnement ?”, le chiffre d’affaires et les bénéfices ne cessent de baisser. De 242 millions de dollars en 2000, le chiffre d’affaires est tombé à 189 millions l’année dernière, et les deux premiers trimestres 2002 confirment la tendance avec 47,3 millions de dollars au premier et 43,8 millions au deuxième. En bref, RealNetworks avait un urgent besoin de renouveau.L’annonce de Helix a été bien accueillie par les marchés financiers puisque l’action RealNetworks regagnait près de 5 % quelques heures après l’ouverture du Nasdaq alors que l’indice de celui-ci cédait 1,74 %.

Une stratégie payante à long terme

Cependant, la stratégie Helix n’aura pas d’effet à court terme.
L’idée d’ouvrir le code source relève d’un raisonnement simple, explique Cedric Gurgand, ingénieur d’affaires chez Realnetworks France. Nous n’avons pas les moyens d’assurer le développement de tous les lecteurs multimédias spécifiques qui apparaîtront sur les terminaux mobiles ou sur les “set top boxes” numériques de demain. Il fallait donc proposer aux industriels une solution qui leur permette de faire ce développement eux-mêmes en ne payant qu’à l’utilisation.Quand les Nokia, Thomson et autres Alcatel auront implémenté des solutions de streaming dans leurs produits, RealNetworks commencera à toucher des royalties sur l’utilisation des lecteurs et des serveurs. Cest alors que, peut-être, la petite firme de Seattle pourra damer le pion à son voisin de Redmond.

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David Prud'homme