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Raymond Soubie (Altédia) : ” En matière d’emploi, les mutations vont être de plus en plus brutales “

Pour ce spécialiste en ressources humaines, internet peut aider à apprécier l'” employabilité ” des salariés et à gérer les à-coups dans le recrutement.

Quel est l’impact d’internet sur l’organisation des entreprises ? Incontestablement, il est encore très faible. Les entreprises n’ont développé une politique internet que dans deux domaines : l’image et l’e-business. Pour le reste, tout est encore à l’état de projet. Les managers doivent maintenant prendre conscience que l’installation d’un intranet ne se limite pas à la mise en place d’un tuyau électronique supplémentaire.On évoque de plus en plus l’e-learning. Constatez-vous la mise en place de projets dans ce domaine ? L’e-learning a le mérite de produire des économies très réelles pour les entreprises. Tout d’abord, il supprime des locaux, souvent coûteux. Ensuite, il mutualise leurs investissements de formation. Mais les sociétés hésitent trop encore à s’y lancer, car elles se rendent comptent qu’il ne s’agit pas seulement d’implanter un nouveau logiciel, mais qu’il faut également instituer de nouvelles méthodes.Dans quel domaine conseillez-vous spécifiquement aux entreprises de se servir d’un intranet ? Nous nous servons de l’intranet sur de gros projets d’entreprise. Sur ce type de chantier, la communication décentralisée est cent fois plus efficace qu’une information centralisée et descendante. En ce qui concerne ce dernier cas, les salariés ne se sentent pas impliqués. Or l’intranet permet de prolonger les réunions et de continuer le dialogue.Et précisément dans le domaine des res-sources humaines ? En terme de recrutement, internet est facteur d’efficacité et de réduction de coûts. Il permet d’élargir son marché, de faire passer une série de prétests et, en interne, d’indiquer les postes vacants à chaque salarié. De surcroît, avec internet, les entreprises sont en train de constituer de formidables fichiers qui leur seront très précieux pour détecter leurs futurs collaborateurs. Les grands plans sociaux ne sont-ils pas encore à venir ? Si les entreprises avaient le sentiment que la récession mondiale les guettait, elles réagiraient plus vite sur l’emploi qu’elles ne l’ont fait il y a dix ans. La raison en est simple : la pression des marchés financiers. Il est faux de croire que le nombre de plans sociaux est en progression. La baisse des marchés ne met-elle pas un point final à l’engouement pour les stock options ? Il n’y a aucune corrélation avec la baisse des marchés. Cette année, malgré la chute de la Bourse, le mouvement de l’actionnariat salarié et des stock options continue à prendre de l’ampleur. Pour les en-treprises, cela reste un excellent outil de motivation et d’explication du futur.

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Nicolas Arpagian et Jean-Jérôme Bertolus