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Rafi Haladjian (Fluxus): “Nous ne sommes pas une dot-com”

A quelques semaines d’une introduction en Bourse, le PDG de Fluxus (ex-Francenet) se veut rassurant sur la viabilité d’une société de services Internet.


01net. : Quelles sont les raisons qui vous poussent à entrer en Bourse ?
Nous maintenons notre intention d’introduire une partie de notre capital en Bourse avant l’été. Nous ne sommes pas inquiets car, en comparaison d’une start-up, nous sommes presque sur un business model de grand-père. Fluxus ( ex-FranceNet, Ndlr) n’est pas une dot-com. Nous avons ensuite en projet de créer un nouveau data center à Paris et un fonds d’investissement, qui sera tourné vers des sociétés françaises complémentaires de notre activité, c’est-à-dire des développeurs d’outils. Enfin, nous allons effectuer des acquisitions à l’étranger pour asseoir notre développement international. Mais l’idée n’est pas d’avoir un pied-à-terre partout. Nous nous implanterons uniquement là où l’on peut avoir une part de marché significative. Il vaut mieux être premier au Portugal que huitième en Allemagne. Il est absurde de s’implanter à l’étranger sans une cible précise. Ce qui n’empêche pas qu’il peut être intéressant d’avoir des infrastructures techniques dans ces pays-là.Quel est l’intérêt pour le client d’avoir un prestataire à la fois hébergeur et Web Agency ?Il n’a qu’un seul interlocuteur, ce qui représente un gain de temps. Et, en maîtrisant toute la chaîne, nos consultants savent immédiatement traduire les demandes des clients en besoins logiciels. Par exemple, le consultant saura qu’ajouter systématiquement un ” Bonjour Mme Michu ” sur la page d’accueil coûte tant en matériel, en base de données, en hébergement etc. Vos designers doivent connaître les fonctionnalités de Broadvision, Vignette etc. On peut tout faire, mais pas à n’importe quel prix.L’année 1999 aura-t-elle été celle du décollage d’Internet ?En juillet, il y a eu un boom des start-up, avec un effet d’enchaînement pour les grands comptes. Les budgets de développements ont été multipliés par dix. En 1998, les applications étaient mutualisées sur un serveur, avec toutes les fonctions sur la même machine. En 1999, chaque site réclamait sa machine et, enfin, en 2000, une application tourne sur, au minimum, trois serveurs, avec une machine dédiée aux bases de données, une autre à l’application de commerce électronique, etc. En fait, 1999 aura été pour nous l’année des V2 (deuxièmes versions) de nos gros clients : la Redoute, Banque directe, @medica (Havas), ABN Amro, etc.Fluxus n’a pas tellement participé au lancement des start-up, pourquoi cela ?Nous considérons toujours le potentiel de croissance d’un client. Et, entre un prospect et un client, nous servons d’abord nos clients. Or ces derniers ont déjà énormément grossi leur budget en 1999. Enfin, nos ressources humaines ne sont pas illimitées.Comme jugez-vous les sites Web actuels ?Il y a assez peu de choses impressionnantes. Ce n’est pas avec les V2 qui sortiront cette année, qu’on rattrapera les Etats-Unis. Il faudra au moins attendre les V3. C’est le niveau de sophistication qui pèche, tout est lié à la finition. Par exemple, sur un site comme Amazon, chaque clic est pensé, testé. Ce n’est pas une question de technologie, mais d’expérience. Enfin, le problème avec les projets français, c’est que, même si les budgets sont là, il manque les ressources humaines derrière. La petite histoire qui court autour d’Amazon dit que Jeff Bezos ne prend jamais de rendez-vous le jeudi, car il passe la journée à tester son site. En France, il n’y a qu’une personne qui le fait, c’est Jean-David Blanc, le président d’Allociné.

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Propos recueillis pas Karine Solovieff