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R-Y Labranche (ville de Chelles) : ‘ J’ai dû développer des qualités de stratège ‘

Défricheur de nouvelles technologies, le DSI de Chelles a impulsé l’installation d’un réseau local sur courants porteurs en ligne dans les écoles de la ville. Et prouvé ainsi la capacité d’innovation des collectivités locales.

Décision Informatique : Pourquoi avoir opté pour une technologie émergente et non standardisée telle que les courants porteurs en ligne (CPL) ?René-Yves Labranche : Nous avons bénéficié d’un financement du Sigeif [Syndicat intercommunal pour le Gaz et l’Électricité, NDLR], ce qui nous a permis d’installer un réseau local sans
investissements importants, et ainsi d’innover. Avec les CPL, nous avons simplement utilisé le câblage électrique existant.Cette expérience n’a débouché que sur la création d’un réseau local. Pourquoi ne pas exploiter les CPL comme alternative d’accès Internet à haut-débit ?Je suis totalement convaincu de l’intérêt des CPL dans ce contexte. Un intérêt surtout économique, puisque le montant de la facture est au moins divisé par trois ! Mais cela remet en cause le câblage effectué par les opérateurs
télécoms et des milliards d’investissement. On ne peut pas tout modifier du jour au lendemain, car le poids politique est très fort. Aujourd’hui, la loi est plus favorable envers les CPL comme technologie d’accès. C’est pourquoi j’ai demandé à mener
d’autres expérimentations.Vous semblez enthousiaste… Tester les technologies émergentes, est-ce votre deuxième nature ?C’est vrai, j’ai envie de tout essayer. Dans ma carrière, j’ai toujours pris beaucoup de risques. Je suis l’un des premiers à avoir testé les CPL, le Wi-Fi et l’open source, entre autres. Certains projets ont
marché, d’autres pas.Préférez-vous la réactivité du secteur privé ?Pas vraiment. J’ai travaillé pendant de nombreuses années dans le privé [filiales de VIA, société d’orfèvres Viners, NDLR] et dans des sociétés de services. Alors, je n’étais finalement qu’un technicien. Puis je
me suis tourné, il y a dix ans, vers les collectivités locales. J’ai travaillé pour le Centre d’action de la ville de Paris, puis pour la ville de Cergy et, enfin, depuis quatre ans pour celle de Chelles.Existe-t-il une recette de gestion de projets en secteur public ?Le DSI en secteur public est un coordinateur. Il doit considérer une collectivité locale comme un réseau d’agences, évaluer l’avantage d’un choix technique, mais sans oublier de s’attaquer à l’organisation du travail.Quel est votre réseau idéal pour la ville de Chelles ?J’aimerais construire un réseau haut-débit par le biais de hot spots mutualisés ou un réseau Wi-Fi mesh, WiMax et/ou en boucle locale électrique. Un réseau métropolitain, voire
‘ universel ‘… Un vrai projet citoyen, en somme.

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Kareen Frascaria