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Pourquoi Aldebaran arrête le Nabaztag (vidéo)

Adieu Nabaztag : le lapin connecté sera définitivement mis hors-ligne au début de l’année prochaine. Aldebaran vient d’annoncer la fin du plus poétique des objets connectés. Explications en vidéo avec Bruno Maisonnier,son PDG.

La société Aldebaran a décidé de ne plus soutenir le lapin connecté Karotz, allias Nabaztag. Son PDG, Bruno Maisonnier, s’explique sur 01netTV. Il rend hommage au créateur Rafi Haladjian mais explique que Karotz ne peut plus évoluer et qu’il préfère se concentrer maintenant sur les robots (extrait de : Grand Talk spécial robots chez Aldebaran).

Article publié 3 novembre 

R.I.P Nabaztag (2005 – 2015)

C’est la fin des aventures de Karotz ». C’est par un mot un brin nostalgique et une jolie image qu’Aldebaran vient d’annoncer la fin du lapin connecté Nabaztag, (mal) rebaptisé plus tard Karotz. Le 18 février 2015, Aldebaran coupera les serveurs qui alimentent encore les lapins et ceux-ci seront alors condamnés au silence.

Bruno Maisonnier, patron d’Aldebaran avoue volontiers que Nabaztag était un pionnier des objets connectés, mais qu’il est temps de tourner la page : « Karotz et ses utilisateurs ont marqué l’histoire des objets connectés, ils en ont ouvert la voie. Nous sommes arrivés à la fin de cette belle histoire pour Karotz qui cède sa place à des produits plus adaptés à notre époque.» indique M. Maisonnier dans un court billet sur le site de Karotz.

C’est la fin d’une belle aventure techno, lancée en 2005 par une entreprise qui croit déjà au potentiel aux objets connectés : Violet. Il faut dire qu’à sa tête, on trouve un inventeur visionnaire, Rafi Haladjian, créateur d’un des tout premiers FAI français (FranceNet) et de l’opérateur Ozone, qui au début des années 2000 couvrait déjà l’essentiel de Paris en Wi-Fi.

En 2005, son objet électronique non identifié débarque dans l’Hexagone. Il ressemble à un lapin dodu, a des oreilles qui bougent, des lumières dans le ventre et un petit haut-parleur. Et son nom, « Nabaztag » -lièvre, en Arménien- est encore plus bizarre.  

A quoi sert-il ? A pas grand chose, mais c’est déjà génial : une fois connecté à votre réseau sans-fil, Nabaztag peut lire vos mails, vous donner les cours de bourse, la météo. De temps à autre, il vous gratifie de petites blagues, de maximes poétiques. Parfois, il se met à chanter, bouge ses oreilles en fonction de son humeur. Il a aussi un module de synthèse vocale, qui lui permet, avec

L’année suivante, Violet lance Nabaztag :tag, une version plus évoluée de l’animal, dotée notamment d’un micro. Et bien avant Google Now, on peut déjà communiquer par la voix avec son lapin, lui demander la météo, envoyer des messages à d’autres membres de la communauté (très active à l’époque). Mieux, Nabaztag :tag initie aussi ses fans aux joies du RFID : abritant un lecteur, il permet de programmer des tags (vendus séparément) afin de lui faire effectuer différentes actions.

Karotz, le début de la fin

Bref, à bien des égards, Nabaztag a été un vrai pionnier. Mais le vent de l’innovation peut vite s’arrêter de souffler. Violet a tardé à fournir de nouveaux usages à son bébé et s’est perdu un peu en commercialisant le Mir:ror, un lecteur RFID USB avec lequel il ambitionnait de connecter « tous les objets à Internet ». Ce sera un échec cuisant.

Placé en redressement judiciaire, Violet est racheté en 2009 par Mindscape. L’éditeur de jeux français a pour ambition de relancer le Nabaztag. Ce sera Karotz, une nouvelle version en théorie dopée : le lapin à désormais une batterie, une caméra, un processeur plus évolué… Mais c’est une catastrophe : la machine marche mal, sa voix est horrible, est les anciennes applis ont disparu au profit de nouvelles, moins nombreuses et moins sympa. C’est le début de la fin. On pense même que c’en est fini en 2011, alors que Mindscape est au bord du gouffre. Mais les lapins sont sauvés in extremis par Aldebaran, société spécialisée dans la robotique qui a conçu le génial Nao. Les fans recommencent à y croire. Malheureusement, Aldebaran avait d’autres chats à fouetter, notamment la conception du robot Pepper pour son actionnaire japonais Softbank.

Game Over ? Passer à l’open source, comme le réclament certains fans, ne semble pas trop à l’ordre du jour. « Nous y réfléchissons et étudions surtout les actions à mettre en oeuvre pour que cela fonctionne. Sans investissement de notre part, l’Open Source ne serait pas viable. »

Alors, que se passera-t-il le 18 févier prochain ? « Votre lapin sera toujours auprès de vous, mais sans activité. » écrit Aldebaran. Triste.

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Eric LB / 01net TV