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Qui embauche encore aujourd’hui ?

Si la courbe de l’emploi décline en France, certains segments, tels ceux des sociétés de services en ingénierie informatique ou des éditeurs de logiciels, continuent de recruter massivement.

Confrontées à un hiver rigoureux, toutes les entreprises du secteur des hautes technologies ne courbent pas pour autant l’échine. Certes, l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) prévoit, pour l’ensemble des secteurs d’activité, une baisse des recrutements de cadres en 2002, passant de 148 000 à 135 000, voire 115 000. Néanmoins, selon l’une de ses consultantes, Magali Lapeyre, “les opérateurs [télécoms], les éditeurs de logiciels, les sociétés de services et les cabinets de conseil vont générer des offres d’emploi. Altran, IBM Global Services, Sun, Bouygues Telecom, Cegetel, Thalès [dont la jeune filiale Thalès Secure Solutions recrute une cinquantaine de personnes, ndlr] ou Worldcom restent de grands producteurs d’emplois.” Tendance confirmée par les intéressés, sauf Bouygues Telecom, qui nie avoir repris ses recrutements.

Les SSII ne sont pas en crise

Le secteur des sociétés de services en ingénierie informatique [SSII, ndlr] n’est pas en crise, confirme Bernard Riquier, consultant du cabinet éponyme, à l’exception d’acteurs importants qui cherchent à faire des économies“, cette réserve faisant allusion à Cap Gemini Ernst & Young, en proie à une fusion difficile. Qu’on en juge : Unilog a maintenu son objectif de recrutement pour 2001 à 1 700 collaborateurs, dont 1 400 en France, et envisage d’embaucher dans les mêmes proportions l’an prochain. Transiciel compte elle aussi maintenir en 2002 la croissance de ses effectifs (2 000 embauchés cette année). Steria reconnaît que le nombre des recrues se situe en deçà des prévisions 2001 (soit 1 500 au lieu de 1 700). Les projections oscillent entre 1 000 et 2 000 embauches. Syntegra France a également revu à la baisse son objectif de recrutement pour 2001, fixé à 300 collaborateurs. Et la société a renoncé à l’intégration de jeunes diplômés. À l’inverse, les ingénieurs seniors restent très prisés. Et ce dans toutes les sociétés de hautes technologies. Seule Unilog revendique 80 % de recrues fraîchement sorties d’école. Une part établie à 50 % chez Steria et à 25 % du côté de Transiciel, la pénurie structurelle d’ingénieurs expliquant pour partie cette appétence de sang neuf.

Des besoins persistants

Les besoins fondamentaux des entreprises demeurent“, indique Didier Herrmann, membre du directoire d’Unilog. Les entreprises ont toujours besoin d’experts pour suivre ou revoir leurs systèmes d’information. Et les projets dits opérationnels, comme la gestion de la relation client, les ressources humaines, ou la logistique, ont la cote : “ Les entreprises profitent de cette pause pour optimiser les processus “, analyse Françoise Bré, du cabinet de recrutement Harvey Nash France. Ce qui, par ricochet, génère des emplois chez les éditeurs de logiciels. Microsoft et SAP affichent des objectifs respectifs de 200 et 100 embauches pour l’année à venir. L’éditeur de logiciels Prosodie revoit, quant à lui, légèrement à la baisse ses embauches prévues en 2002 (110) par rapport à celles réalisés en 2001 (130). Cegedim, fournisseur de solutions de ressources humaines, affiche 181 recrutements en 2001 et en annonce 217 pour 2002.

Éclaircie limitée

En revanche, l’éclaircie est bien plus modeste dans le secteur des télécommunications, en crise depuis près d’un an. Parmi les exceptions, Wavecom, fournisseur de modules standard de radiocommunications mobiles, a augmenté ses effectifs de 200 personnes au lieu des 150 prévues initialement. Ou encore Colt, fournisseur de solutions de télécommunications et internet, qui annonce 180 recrutements en 2001. Du côté des sociétés de conseil, le baromètre de l’emploi est sur variable. Deloitte & Touche prévoit près de 3 000 embauches, réparties sur trois ans (dont 40 % de jeunes diplômés), tandis qu’Accenture a gelé ses embauches en septembre.

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Valérie Quélier