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Quel avenir pour Bing cinq ans après son lancement ?

Le moteur de recherche de Microsoft reste loin derrière celui de Google. En l’intégrant dans ses services et en protégeant les données des utilisateurs, la firme de Redmond est convaincue qu’elle peut inverser la tendance.

Le moteur de recherche de Microsoft fête ses 5 ans. Lancé en 2009 pour contrer celui de Google, il n’a jamais pu ébranler le leader de la recherche en ligne, malgré les promesses et les ambitions de son éditeur.

Fin 2013, avec 18,2% de parts de marché, Bing restait toujours loin derrière son concurrent qui accaparait, lui, près de 68%. Et pourtant, face aux autres concurrents, Bing et Google ont été les seuls à progresser. Microsoft a augmenté de 1,7% tandis que Google plafonne, passant de 67% à 67,3%.

Durant la même année, Yahoo! a vu ses parts reculer de 12,1% à 10,8%. Mais attention, ces chiffres ne concernent que les Etats-Unis. En Europe, Google reste le moteur ultra dominant avec plus de 90% de parts de marché laissant à Bing environ 2% des recherches. Pourtant, lors de son lancement en juin 2009, Bing avait l’ambition de devenir l’aiguillon de son concurrent.

Données personnelles : le talon d’Achille de Google

Cet échec divise depuis longtemps les responsables de Microsoft. Certains, comme Bill Gates, fondateur du groupe, ont récemment incité à s’en débarrasser pour arrêter les frais. D’autres, comme Satya Nadella, actuel PDG, estiment au contraire qu’il ne faut pas baisser les bras.

Lors de la conférence Code qui a eu lieu fin mai en Californie, Nadella a signalé que « le moteur de recherche est un succès qui est loin de se limiter au site Bing.com ». Il avance même qu’il représenterait actuellement environ 30 % de parts de marché.

Ce chiffre est, en effet, plus glorieux. Il s’explique notamment par les accords passés en 2013 avec Facebook et Apple, Bing étant devenu le moteur du réseau social et du navigateur Safari. Rappelons aussi que depuis 2010, Yahoo! utilise Bing.

Mais surtout, le revirement sur la vente du moteur s’explique aussi par le manque de transparence de Google sur ce qu’il fait des données récoltées. Pour Microsoft, mais aussi pour Apple avec DuckDuckGo qui sera intégré au navigateur Safari, c’est une fenêtre de tir qu’il ne faut pas rater. D’ailleurs, la phrase d’accroche du canard renifleur est : « Le moteur de recherche qui ne vous espionne pas. » De son côté, Microsoft a lancé une campagne anti-Google avec pour slogan : Keep calm while we steal your data (restez calme pendant que nous volons vos données). Tout est dit !

Windows 8 à la rescousse de Bing

Dans ce domaine hautement sensible, Bing a donc une carte à jouer. D’autant que, comme Apple, les revenus de Microsoft ne proviennent pas de la vente aux annonceurs des résultats des recherches. Sa force reste basée sur son OS, ses logiciels et ses services.

Le lifting a démarré en 2013 avec un nouveau logo, une nouvelle interface utilisateur et de nouvelles fonctionnalités. Fin mai, la firme de Redmond a donc annoncé le lancement d’une version économique de son système baptisé Windows 8.1 with Bing sur lequel Bing est l’outil de recherche par défaut dans Internet Explorer.

Et, au-delà de son OS, Microsoft veut faire de son moteur de recherche la pierre angulaire de ses services comme l’a révélé à 01net Stefan Weitz. « Avec  Xbox One, vous pouvez parler à votre TV, grâce à Bing. Sur Office, la recherche d’images, c’est Bing. Sur Windows Phone, la fonction « Environs », c’est Bing. Et la recherche intelligente sur Windows 8.1, encore Bing. »

Avec cette stratégie offensive, l’avenir de Bing semble plus prometteur qu’il y a cinq ans. En tous cas, Satya Nadella y croit et se donne les moyens d’y parvenir.

Lire aussi :
Satya Nadella ne veut pas se séparer du hardware ni de Bing (28/05/2014)

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Pascal Samama