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Que sont-ils devenus ? Fujifilm ne boude pas le numérique

Il y a quatre ans, le spécialiste de la pellicule photo faisait sa révolution numérique. La rédaction d’Internet Professionnel revient aujourd’hui sur cette mutation.

À la veille du bouleversement du marché de la photographie, Fujifilm a fait preuve d’une stratégie courageuse en investissant sur un secteur qui remet directement en cause son c?”ur de métier. Les ventes d’appareils numériques doublent en effet chaque année en France, mais Fujifilm semble en passe de gagner son pari, alors que son concurrent majeur ?” Kodak ?” a fait preuve de la plus grande prudence dans ce domaine. David Schneuwly, Digital Services Manager des laboratoires Fujifilm en France, commente ce choix : “Le lancement du site Fujilabnet, il y a 4 ans, faisait partie de la stratégie globale de Fujifilm pour accompagner l’arrivée du numérique dans la photo grand public”. Beaucoup plus qu’un simple site web, Fujilabnet apporte alors des services véritablement nouveaux pour le grand public : “Nous avons travaillé sur deux types de services innovants. D’une part, le transfert des images argentiques sur des supports numériques ; d’autre part, le tirage sur du véritable papier photo des images numériques”.

Audace ne signifie pas imprudence

L’implication du réseau de distribution de Fujifilm est complète et en aucun cas le laboratoire ne souhaite réaliser de la vente directe sur son site. “En France, 13 laboratoires assurent la partie numérisation, production et tirages”, ajoute David Schneuwly.Pourtant, le marché évolue : l’appareil photo numérique se démocratise et intéresse de plus en plus le grand public. “Cela ne remet pas en cause l’utilité du site, bien au contraire : les marchés ne se cannibalisent pas. Près de 130 millions de films sont toujours développés chaque année en France et il n’y a pas de baisse évidente de ce secteur.” Le pragmatisme est de mise chez Fujifilm, d’autant que le directeur des services numériques reconnaît que “la bonne marche de nos activités argentiques nous permet d’investir dans les technologies numériques”.De même, côté impression, le marché évolue à grande vitesse. “Ce serait une erreur de notre part d’ignorer l’apparition des imprimantes de qualité photo. Elles répondent à un besoin différent du service offert par notre site : investissement, connaissances techniques, coûts associés à l’impression et enfin, durée de conservation des photos.”

200 commandes en ligne par jour

Peu de chiffres relatifs à l’audience ou au chiffre d’affaires généré par le site sont communiqués, mais 4 500 distributeurs sont aujourd’hui agréés. 30 000 utilisateurs actifs passent environ 200 commandes par jour sur le site. David Schneuwly est optimiste. “D’une moyenne de 4 à 5 tirages par commande sur internet, nous sommes passés à 9 tirages par commande. Au comptoir, la moyenne est de 20 à 25. Jusqu’à présent, les débits d’accès limités des internautes constituaient un frein majeur, qui tend à disparaître.”Outre son changement de nom (Fujilabnet est devenu Fujifilmnet) et une nouvelle interface utilisateurs, le service évolue graduellement. “Les améliorations techniques ont rendu plus convivial le système et ont personnalisé nos services pour les enseignes partenaires. Un travail important a assimilé cette partie web avec notre process de production, un point nécessaire pour accepter des volumes croissants.”

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Alain Clapaud