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Que sont-ils devenus ? Alapage sauve des eaux Librissimo.com

Racheté en juillet 1999 par Alapage, Librissimo a pu conserver son positionnement haut de gamme. Consulté surtout par des internautes étrangers, le site bénéficie du catalogue de la filiale de Wanadoo en lui apportant une valeur ajoutée incontestable.

Créé début 1999 par Jean-Georges Etter, ingénieur et financier de formation, et par Henri Le More, un mordu d’édition (Flammarion, Laffont, régie publicitaire de RTL), Librissimo proposait un concept original : la possibilité, pour l’internaute, de commander la réimpression de livres rares ou inaccessibles. Un modèle économique certes novateur, mais qui s’est vite avéré voué à l’échec faute de véritable assise financière et de politique de partenariats. Trois ans plus tard, si le site existe toujours, c’est parce qu’il a trouvé un acquéreur de poids, à savoir la librairie virtuelle Alapage. Pour la filiale de Wanadoo, l’opération n’est pas près d’être rentabilisée. Si elle ne vient pas énormément grossir son chiffre d’affaires, elle l’aide en revanche à étoffer son catalogue.

Le numérique au service du livre

À l’inverse des libraires en ligne, Librissimo a choisi de mettre le numérique au service du livre et non pas d’offrir à l’internaute la possibilité de passer de l’ouvrage papier au numérique. Revers de la médaille : le développement se révèle plutôt lent mais qu’importe ; maintenir une présence dans l’Hexagone avec un positionnement haut de gamme reste le plus important : “Nous ne prévoyons pas de nous développer à l’international avant plusieurs années. Nous souhaitons d’abord devenir incontournable sur le marché de la librairie virtuelle du luxe en France “, précise Henri le More. Une stratégie qui devrait porter ses fruits compte tenu de la manne financière et relationnelle fournie par Alapage. Désormais, librissimo dispose d’une visibilité accrue du fait de sa présence sur le site détenu par Wanadoo. Pour l’heure, aucun concurrent n’a été identifié au niveau mondial et la clientèle du service se compose, à près de 25 %, d’internautes étrangers (américains, japonais, britanniques et italiens). Parmi eux figurent de nombreux chercheurs qui, grâce au concept Librissimo, n’ont pas besoin de se déplacer des quatre coins du monde pour consulter les ouvrages qui les intéressent.

Une politique zéro risque

Librissimo n’est pas un éditeur au sens classique du terme. Il ne prend en effet aucun risque financier puisque aucun ouvrage n’est imprimé à l’avance. Si l’internaute ne trouve pas son bonheur en naviguant dans le catalogue de livres numérisés, il lui suffit de procéder à une requête via un formulaire électronique. Après obtention d’une autorisation du partenaire propriétaire de l’?”uvre ?” une quinzaine au total dont les bibliothèques de Lyon, de Troyes, de Grenoble, de Poitiers, de Limoges, de l’Institut catholique, de nombreuses universités et grandes écoles ?”, Librissimo expédie l’ouvrage demandé par voie postale, dans un délai de trois semaines en moyenne.Côté rémunération, tout est fonction du nombre d’exemplaires souhaités. La réimpression d’un livre unique ne confère pas une marge très importante, mais facilite l’acquisition du fichier des bibliothèques ou autres institutions. Et si l’on en croit Henri Le More, dans 80 % des cas, une fois l’ouvrage disponible sur librissimo.com, il serait revendu au fil du temps en plusieurs exemplaires, toujours imprimés à la demande.

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Christelle Levasseur