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Quatre start-up à suivre : GreenCitizen se bat contre les déchets électroniques (3/4)

Cette semaine, 01net. se penche sur quatre start-up américaines. Aujourd’hui, zoom sur GreenCitizen avec son PDG, James Kao.

Dans un pays qui compte sur la libre entreprise pour résoudre la crise des déchets électroniques, GreenCitizen éduque les consommateurs américains et reprend leur vieux matériel pour le recycler localement. Pionnière en ce domaine, la
jeune pousse organise la collecte auprès des sociétés, mais s’adresse aussi aux particuliers. Qui peuvent déposer directement leurs déchets électroniques dans ses deux centres de San Francisco et de Palo Alto. Le fondateur de la start-up,
James Kao, rêve d’exporter un modèle de recyclage responsable dans les pays du tiers-monde.01net. : Quel est votre parcours ?


James Kao : J’ai été chef de produit chez Hewlett-Packard et IBM. J’étais bien placé pour me rendre compte que l’industrie informatique produit une grande quantité de déchets, parfois toxiques, qui
sont le plus souvent envoyés dans les pays du tiers-monde. Sur le mur de notre centre de San Francisco, nous avons installé ce que j’appelle le ‘ mur de la honte ‘, avec des données qui expliquent le problème et
la photo d’un enfant chinois au milieu d’une pile de déchets électroniques. Notre rôle est aussi d’éduquer les consommateurs.Comment avez-vous décidé d’agir ?


A partir de 2002, j’ai voyagé dans le monde entier pour voir comment d’autres pays faisaient face à ce problème. J’ai ouvert le premier centre de recyclage GreenCitizen à Palo Alto, au c?”ur de la Silicon
Valley, en 2005. Depuis, nous avons ouvert un autre centre à San Francisco.


En deux ans, nous avons récupéré du matériel auprès de 800 entreprises et de 30 000 particuliers. Nous avons lancé un programme pour que les quelques ordinateurs qui nous arrivent en état de marche soient donnés à des
associations et, surtout, nous reviennent en fin de vie. Ce problème est venu en trente ans, je sais qu’on ne le résoudra pas du jour au lendemain.Comment évitez-vous la délocalisation des déchets ?


Nous sommes un centre de collecte uniquement. Nous travaillons avec deux partenaires qui effectuent le recyclage en Californie. Ils sont affiliés au Basel Action Network, une organisation qui travaille à responsabiliser le traitement des
déchets toxiques. Nous pouvons leur faire confiance, nous savons que les déchets ne sont pas envoyés dans le tiers-monde.Quelle est la situation du recyclage électronique aux Etats-Unis comparé à ce que vous avez constaté dans d’autres pays ?


La Californie est en avance. En 2003, le Electronic Waste Recycling Act a institué une taxe sur les nouveaux équipements vendus dans l’Etat pour financer la collecte et le recyclage [en
France,

une éco-participation
existe depuis le 15 novembre 2006, NDLR]. Ainsi, les consommateurs qui déposent des écrans de téléviseur et d’ordinateur ainsi
que des ordinateurs portables n’ont rien à payer et nous recevons de l’Etat une petite somme au kilo. Pour les autres produits, il y a un coût qui ne dépasse pas 10 dollars (7,25 euros). Mais les Etats-Unis en général sont en
retard.GreenCitizen est-elle rentable ?


Nous sommes à l’équilibre et je réfléchis à de nouvelles sources de revenus. La valeur n’est pas dans les composants eux-mêmes mais dans l’information. Il me semble que les constructeurs comme Dell ou HP aimeraient
savoir pourquoi et quand leurs produits cessent de fonctionner. J’aimerais leur revendre cette information ou leur proposer de sponsoriser le recyclage de leurs produits pour améliorer leur image de marque sur le plan environnemental.Peut-on aider les pays du tiers-monde à recycler mieux ?


Je veux développer un concept d’usine de recyclage qui pourrait être déployée dans ces pays. Grâce à leur main-d’?”uvre bon marché, cela resterait beaucoup moins cher d’y faire ce travail. Mais le recyclage serait fait dans
de bonnes conditions pour les travailleurs et pour l’environnement.Retrouvez les autres interviews de notre série :


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Propos recueillis par Isabelle Boucq