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Quand Windows 2000 étrangle le Xeon MP

Le nouveau Pentium 4 pour serveurs est capable de se comporter comme deux processeurs virtuels. Mais seul le futur Windows.Net saura pleinement en tirer parti, Windows 2000 pouvant parfois ralentir les opérations.

C’est devenu une habitude : le matériel évolue si vite que le logiciel n’a pas le temps de suivre. Depuis quelques semaines, les annonces de serveurs multiprocesseurs utilisant le dernier Xeon MP se succèdent : IBM puis Unisys, Dell et Siemens, en attendant Compaq. Mais si ces machines donnent tout leur potentiel sous Unix, elles seront handicapées sous Windows 2000. Au pire, seule la moitié des processeurs sera reconnue.A en croire Intel, avec une fréquence dopée de 78 % par rapport au Pentium III Xeon (1,6 GHz contre 900 MHz), une vitesse de bus quadruplée (400 MHz) et une antémémoire de troisième niveau, le nouveau Xeon offre des performances applicatives de 30 % supérieures à celles de son prédécesseur à configuration égale.Mais le Xeon MP peut faire encore mieux. Il introduit une technologie appelée hyperthreading qui permet à un processeur physique de fonctionner à la vitesse de deux processeurs virtuels dans certaines situations. Au lieu d’exécuter une file d’instructions (threads) par processeur, comme toute puce superscalaire, le Xeon MP est capable d’en traiter deux en parallèle, faisant croire au système que deux processeurs sont disponibles. A elle seule, cette technologie serait capable de doper encore les performances de 30 %… à condition que l’application soit taillée pour un fonctionnement multiprocesseur.

Windows.Net Server distinguera puces virtuelles et physiques

Intel a rendu l’hyperthreading assez transparent pour que les applications considèrent les processeurs virtuels comme des processeurs physiques. Du coup, un Windows 2000 Server verra une machine quadriprocesseur Xeon MP comme un octoprocesseur. Mais puisque cette version n’est pas censée gérer plus de quatre processeurs, elle croira à une violation de licence et limitera le fonctionnement sur quatre processeurs virtuels ou physiques. Ce qui peut dégrader les performances. Pour exploiter ses puces Xeon MP à leur maximum, il faut donc casser sa tirelire et basculer à la version Advanced Server capable de gérer huit processeurs, même si sa machine n’en possède que quatre. Difficile à avaler.Pour l’heure, aucun service pack n’est prévu pour corriger ce problème. Microsoft assure simplement que Windows.Net Server (le successeur de Windows 2000) sera optimisé pour l’hyperthreading et saura faire la différence entre puces virtuelles et physiques. Déjà les mauvaises langues y voient une collusion entre Microsoft et Intel pour pousser à la migration vers.Net. D’autres estiment que les gains de performance apportés par l’hyperthreading restent à prouver et que l’on peut déjà se contenter du gain de fréquence. Les premiers tests semblent leur donner raison. D’après Intel, un quadriprocesseur Xeon MP s’avère 36 % plus rapide sur un banc d’essai SAP que son équivalent Pentium III ?” test réalisé avec la version octoprocesseur de Windows 2000. Or, si l’on retire les 30 % de gains apportés par le saut de fréquence, il ne reste que 6 % de bénéfice pour l’hyperthreading. Cest encore loin des 30 % annoncés. Vivement que le logiciel rattrape le matériel.

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Anicet Mbida