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Quand l’infogérance prévaut sur la gestion des compétences

La gestion des compétences informatiques ferait-elle peur aux gestionnaires des ressources humaines des entreprises françaises ? On pourrait le craindre, les résultats d’une enquête sur les motivations du recours à l’infogérance le
laissent entendre.

Lorsque les entreprises énumèrent les raisons pour lesquelles elles recourent à l’infogérance, 31 % d’entre elles invoquent leur répugnance à gérer les compétences informatiques en interne. C’est, du moins, ce qui ressort de la
très sérieuse enquête menée conjointement par la SSII Unilog et le cabinet IDC auprès de 200 entreprises de plus de 1000 salariés en France, au Royaume-Uni et en Suisse alémanique. Et l’Hexagone devance nettement les autres pays en la
matière, puisque que le taux de réponses s’élève à 42 % !Plus d’une entreprise française sur trois serait donc prête à se délester de ses équipes informatiques pour éviter de gérer les compétences de ses membres. Démission des directions des ressources humaines ? Incompétence ? La
tâche, il est vrai, est ardue. Et les informaticiens le savent, eux qui ne cessent d’affronter à la fois les nouveaux outils imposés par les fournisseurs et les demandes de plus en plus pressantes des utilisateurs.Au-delà de l’excellence technique dont ils doivent faire preuve, ils leur faut désormais ?” et de plus en plus ?” s’approprier les connaissances métier de leur entreprise. Le dernier référentiel établi à l’issue de
nombreuses années de réflexion par le Cigref (Club informatique des grandes entreprises françaises) en témoigne clairement. D’ailleurs, le club se lance maintenant dans un vaste chantier de la gestion des compétences. C’est dire si le sujet est
brûlant… et complexe.La disposition des entreprises à faire appel à l’infogérance pour éviter cette subtile gestion peut susciter des interrogations sur le sens des responsabilités des managers. Cela s’appelle en d’autres termes,
‘ refiler le bébé ‘, avec toutes les conséquences que cela implique.D’ailleurs, les équipes informatiques ne sont pas dupes. L’enquête l’indique : ‘ Les freins internes à l’infogérance proviennent prioritairement des équipes internes (70 %) et du DSI (65 %), loin
devant les directions métier (35%). ‘
L’application prochaine du droit individuel à la formation permettant aux informaticiens de prendre en main leur formation changera-t-elle la donne ?* Rédactrice en chef adjointe de 01 InformatiqueProchaine chronique 18 octobre

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Anne-Françoise Marès*