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Quand les processeurs mettent le turbo

Plus les puces se spécialisent et se diversifient, plus il devient difficile de s’y retrouver. Voici ce qu’il faut savoir pour bien choisir son ordinateur en 2011.

Cela fait un petit moment que Micro Hebdo ne vous a pas proposé un panorama des processeurs du marché. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’offre s’est grandement diversifiée ces derniers mois. De nouvelles générations de puces ont vu le jour chez Intel et AMD, les deux géants des processeurs pour PC. Et des acteurs secondaires ont percé, grâce à la déferlante des terminaux mobiles (lire l’encadré Processeurs mobiles : le cauchemar d’Intel page 26).Dans le tableau ci-contre figurent les principales caractéristiques et les indices de performances des derniers processeurs pour ordinateurs de bureau signés Intel et AMD, testés par notre laboratoire au cours de ces derniers mois. Les Core i3, i5 et i7 à deux ou quatre cœurs constituent la plus grande partie de l’offre d’Intel, toujours détenteur de plus de 80 % du marché. La nouveauté chez ce fondeur est une architecture nommée Sandy Bridge dont les nouveaux modèles à quatre cœurs Core i5 2500K et Core i7 2600K atteignent l’excellence en termes de performances. Le 2600K se classe second, juste derrière le surpuissant (et très coûteux) Core i7 980X Extreme Edition à six cœurs.

Tout en puissance

Par ailleurs, ces deux CPU, fabriqués en 32 nanomètres seulement, intègrent de nombreux dispositifs, auparavant déportés dans le chipset de la carte mère, notamment un processeur graphique nommé Intel HD Graphics 3000. Il s’agit là de la version la plus puissante, réservée aux modèles les plus rapides de la gamme Sandy Bridge (dont le nom se termine par la lettre K). Les modèles moins performants intégreront, eux, la puce HD Graphics 2000. D’après les premiers tests, le HD 3000 n’est pas en mesure de rivaliser avec les puces spécialisées ATI Radeon et nVidia GeForce pour la pratique des jeux vidéo en 3D sur écran haute définition. Mais il s’avère plus que suffisant pour des applications courantes tels le décodage et l’encodage de vidéos en HD ou les jeux en définition standard (1 280 points par 1 024 max.). Un argument de plus pour ces puces nouvelle génération, notamment le 2500K, dont le prix modique en fait l’une des nouveautés les plus intéressantes de cette rentrée.Toutefois, pour profiter de cette fonction graphique intégrée, il faut une carte mère adaptée, pourvue du chipset H67 d’Intel, un modèle pas encore disponible en France. Les puces AMD, quant à elles, si elles restent assez loin derrière les Intel en termes de performances, sont les plus intéressantes côté rapport performances/prix. Les trois Phenom II testés par notre labo se classent toutefois parmi les onze premiers. Le meilleur d’entre eux, le Phenom II X6 1090T à six cœurs, arrive en huitième position, avec un indice de performances inférieur de 25 % à celui du Core i7 2600K. Les Athlon II X4 (4 cœurs), X3 (3 cœurs) et X2 (2 cœurs) sont désormais, eux, plus distancés.

Les critères de choix

Outre la famille à laquelle le processeur appartient et le nombre de cœurs qu’il renferme, les deux autres critères de choix principaux sont la fréquence de fonctionnement et la quantité de mémoire cache de dernier niveau intégrée (L3 ou niveau 3 pour les derniers modèles, L2 ou niveau 2 pour les plus anciens). La quantité de mémoire cache de dernier niveau influe énormément sur les performances du CPU. Cette mémoire stocke les dernières instructions utilisées à l’intérieur même du processeur, qui les a ainsi “ à portée de main ” s’il doit les exécuter à nouveau. Plus elle est importante, plus elle peut stocker d’instructions et éviter les chargements à répétition depuis la mémoire vive plus lente, ce qui gagne du temps.La fréquence, exprimée en Gigahertz (GHz), n’est plus aussi déterminante qu’il y a quelques années : ainsi le Core 2 Quad Q9505 à 2,83 GHz est-il plus performant que le Core i5 661 à 3,33 GHz, car il renferme deux cœurs de plus.Autre élément qui relativise l’importance de la fréquence de base : le Turbo Boost, un dispositif qui augmente la fréquence de certains cœurs lorsque les autres ne sont pas utilisés. Actif sur les Core i5 et i7, il permet le fonctionnement plus rapide des applications qui ne tirent pas parti de tous les cœurs présents dans le processeur. La technologie équivalente chez AMD se nomme Turbo Core. Et si vous n’avez pas envie de vous creuser la tête sur les références du processeur de votre prochain PC, nous vous conseillons de viser le bon équilibre entre nombre de cœurs, fréquence d’horloge et mémoire cache. Avec l’argent économisé, vous obtiendrez peut-être un écran plus grand ou une carte graphique plus puissante.

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Christophe Blanc