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Quand les photos d’ados dénudés finissent sur des sites pornos

Même réalisées pour un usage privé, les photos sexuellement explicites publiées sur internet se retrouvent sur des sites pornos.

Ecrire un message sur une partie de son corps, en faire une photo et la poster sur les réseaux sociaux est l’un des derniers jeux des ados. Publier une photo de leur fesses ou carrément à moitié nu également n’est pas juste stupide. Cela peut avoir de graves conséquences. En effet, 88 % des clichés à caractère sexuel postés par des adolescents sur la Toile sont ensuite réutilisés sur des sites pornographiques.

Selon une étude menée par l’Internet Watch Foundation (IWF, la fondation pour la surveillance d’Internet, basée à Londres), ces photos seraient volées par des sites parasites, qui les utiliseraient à très mauvais escient. Pour Justine Atlan, directrice de l’assocation française e-Enfance, « cette étude n’est pas une découverte, mais cela quantifie le phénomène ».

L’IWF est constamment sollicitée pour faire supprimer des photos qui ont refait surface. « Enlevez-moi ceci le plus vite possible s’il vous plaît, un membre de ma famille est déjà tombé dessus, écrit un jeune homme à la fondation… J’ai tellement honte j’aimerais en finir avec la vie. » On se souvient également des appels au secours de la jeune Amanda Todd, victime de harcèlement sur le Web, qui a fini par se suicider au début de ce mois d’octobre 2012.

Problème, « une fois qu’une photo a été copiée sur un site porno, il ne suffit pas de simplement l’effacer de son compte en ligne pour la retirer de la Toile. Elle a sa propre vie », explique Justine Atlan. Pour elle, perdre la maîtrise de ses clichés est « l’un des risques majeurs de se mettre en scène sur Internet ».

Pour l’IWF comme pour e-Enfance, il n’y a qu’une seule solution : éviter le sexting, c’est-à-dire l’envoi de textes ou d’images sexuellement explicites. Quel que soit son support, par Internet ou par message téléphonique. Car une fois l’image disponible sous forme digitale, elle n’est plus sous contrôle. Sur la Toile, le droit à l’oubli n’existe pas encore…

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Cécile Bolesse