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Quand la mayonnaise ne prend pas entre des cultures d’entreprise

Du jour au lendemain, fin septembre dernier, des salariés travaillant chez PricewaterhouseCoopers se sont réveillés consultants chez Andersen, en suivant toute une cohorte d’associés transfuges.

” Ce fut un vrai soulagement, affirme un consultant nouvellement arrivé chez Andersen. Ici, tout est différent. On se sent accueilli… Les fichiers de contacts sont partagés… Fini la guéguerre entre associés et le chacun pour soi… “ Différence de management ? De mentalité ? Qu’importe !Ce départ soudain et massif d’associés de PricewaterhouseCoopers vers Andersen prouve surtout la difficulté de mêler des cultures différentes.Derrière les fusions ou les acquisitions annoncées avec force flonflons et promesses de lendemains qui chantent, les nouveaux dirigeants, sous l’emprise de l’euphorie et des applaudissements des analystes financiers, en oublient parfois l’essentiel : les équipages qui font avancer les navires !Au fil du temps, sous la houlette de précédents managers, les équipes ont en effet appris à travailler ensemble, à viser des objectifs communs, à établir des relations avec leurs clients, en bref, à instituer une culture d’entreprise. En réalité, cette culture compte beaucoup plus que d’aucuns ne le pensent.Récemment, par exemple, une entreprise cliente, à la suite d’une fusion de son fournisseur avec un grand cabinet de conseil, se plaignait de l’arrivée de nouveaux consultants, insolents, sûrs d’eux, imposants leur manière de voir. Ils remplaçaient inopinément une équipe avec laquelle cette entreprise avait l’habitude de travailler.Les liens de confiance se sont alors soudain rompus. L’approche n’était plus la même.En effet, une culture d’entreprise, un peu à l’image de celle d’une famille, ne se décrète pas. Elle se construit et perdure, au-delà des achats et des fusions.Ainsi, cette consultante, désormais, d’Andersen n’en revient toujours pas de la bonne ambiance qu’elle découvre chez son nouvel employeur. “On y retrouve celle qui existait précédemment chez Pricewaterhouse, avant sa fusion avec Coopers, faite de civilité et d’entraide.”Elle prévaut même sur la bousculade et la difficulté de trouver une installation pour les 450 nouveaux arrivés !Certes, l’avenir le confirmera. Mais le remarquable, dans ce regroupement massif, est la priorité que les associés ont donnée à la culture dentreprise en décidant de rejoindre Andersen.

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Anne-Françoise Marès