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Qualcomm veut faire interdire la vente des iPhone aux Etats-Unis

Qualcomm a saisi une agence fédérale américaine pour interdire l’importation des iPhone sur le sol américain. Cela aurait pour conséquence d’y rendre indisponible le smartphone d’Apple. Un nouvel épisode de la guerre qui oppose désormais les deux sociétés.

Dans la bataille qui oppose Apple à Qualcomm, tous les coups sont permis. Le fabricant des puces modem utilisées dans les iPhone tente désormais de bloquer les importations des smartphones d’Apple vers les Etats-Unis. Cela rendrait impossible l’entrée sur le territoire américain des iPhone, tous fabriqués en Chine. 

Pour parvenir à ses fins, Qualcomm aurait ainsi saisi l’International Trade Commission (ITC), révèle Bloomberg. Les commissaires de cette agence fédérale basée à Washington, qualifiée de « quasi-judiciaire », a le pouvoir de bloquer les importations sur le sol américain. C’est par exemple l’ITC qui avait accédé un temps à la demande de Samsung de déjà interdire l’importation d’iPhone en 2013. C’était alors encore l’époque de la guerre judiciaire portant sur les brevets qui avait opposé les deux marques pendant plusieurs années.

La Maison-Blanche aura son mode à dire

La décision n’avait toutefois pas été appliquée, rejetée alors par l’administration Obama ; la Maison-Blanche ayant en effet cette possibilité. En 1985, Ronald Reagan avait par exemple passé outre la décision de l’ITC d’interdire l’importation de piles alcalines aux Etats-Unis ; au détriment de Duracell qui en avait fait la demande.

Le choix de Qualcomm de saisir l’agence fédérale tient en sa rapidité de décision par rapport aux procédures déjà engagées entre les deux sociétés auprès des tribunaux américains, considérés comme étant beaucoup plus lents. En janvier dernier, Apple avait en effet déposé une plainte contre son fournisseur jusque-là exclusif des modems embarqués dans ses iPhone. La société dirigée par Tim Cook estimait alors que la politique de royalties pratiquée par Qualcomm n’était pas juste.

À lire : Tout comprendre de l’incroyable embrouille entre Apple et Qualcomm

En avril dernier, Qualcomm avait choisi de porter plainte en retour contre Apple pour contredire point par point les accusations. La marque estimait même que sans ses modems, l’iPhone ne serait jamais aussi bien vendu. Les relations se sont tendues à nouveau d’un cran la semaine dernière, quand Apple a décidé de ne plus payer à ses sous-traitants les royalties dues à Qualcomm. Une décision qui a fait revoir à la baisse de 500 millions de dollars (457 millions d’euros) les prévisions trimestrielles de la firme de San Diego.

Dans les deux cas, chacune des sociétés a en effet beaucoup à perdre. Apple a généré 86,6 milliards de dollars (78 milliards d’euros) dans toute sa région commerciale américaine en 2016. De son côté, Qualcomm pourrait perdre presque le tiers de ses revenus tirés de sa complexe politique de licences de brevets. Apple a d’ailleurs déjà commencé à se passer des services de Qualcomm. Les modèles européens de l’iPhone 7 utilisent désormais des modems Intel.

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Jean-Sébastien Zanchi