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Punition salée pour les escrocs aux noms de domaine

La justice australienne a sévèrement condamné deux fraudeurs qui ont arnaqué les clients d’un registrar britannique. Une technique qui a aussi cours en France.

Montant : 1,3 million de dollars australiens. C’est la condamnation salée que la justice australienne a infligée à Brad Norrish et Chesley Rafferty, deux hommes coupables de s’être livrés à du slamming.Cette
pratique sauvage est utilisée par des revendeurs de noms de domaine peu scrupuleux. Elle consiste à inciter les propriétaires de sites à leur confier la gestion de leurs adresses
Internet. Ils alertent les titulaires des noms de domaine de la prochaine expiration de leurs droits sur leur adresse Internet et se proposent de la renouveler, pour eux, à des tarifs bien supérieurs à ceux du marché.En 2003, les deux comparses qui viennent d’être condamnés avaient contacté, au travers de sociétés comme Domain Names Australia ou Diverse Internet, près de 50 000 clients du registrar britannique
Nominet. Les deux comparses avaient alors utilisé la
base de données WHOIS de Nominet pour obtenir les coordonnées de ses clients. Ils les avaient par la suite contactés à grande échelle par mailing. Deux ans plus tard, le
registrar britannique vient d’obtenir réparation. Un tribunal australien a condamné ces entrepreneurs douteux à payer ces gros dommages et intérêts, en les assortissant, en plus, d’une note d’un million de dollars supplémentaire
pour frais de justice. Soit un total supérieur à 1,4 million d’euros.

En France, l’Afnic veut rassurer

En France, des prestataires ont déjà tenté de se livrer au slamming. Mais l’Afnic (Association française pour le nommage Internet en coopération) y a mis bon ordre. ‘ Dès que nous en avons eu
connaissance des faits, nous avons contacté les prestataires incriminés. Ils ont immédiatement stoppé leurs pratiques. A ce jour, tout s’est réglé à l’amiable. Toutefois, si l’un d’eux persistait, nous ne manquerions pas de le poursuivre en
justice ‘,
indique un porte-parole de l’Afnic.Les tentatives relevées resteraient toutefois isolées. La mise en place d’une escroquerie à grande échelle serait plus délicate en France, la base de données WHOIS de l’Afnic n’étant pas publique. ‘ Nous ne
publions sur notre site que les derniers dépôts de noms de domaine, à titre informatif. La constitution d’une base de données à partir de ces informations est illicite. Si toutefois un prestataire peu scrupuleux souhaitait le faire, il n’aurait pas
accès à toutes les informations sur le titulaire du nom de domaine. Pour l’ouverture du .fr aux particuliers, nous envisageons une diffusion restreinte des informations sur les propriétaires des adresses Internet. Leur adresse e-mail par exemple ne
devrait pas être communiquée ‘,
explique-t-on à l’Afnic.Mais les escrocs ne manquent ni d’idées ni de persévérance. Selon l’Afnic, certains n’ont pas hésité à contacter des grands comptes en les alertant qu’un tiers cherchait à déposer un nom de domaine proche du leur ou d’une de leur
marque. ‘ Ils téléphonaient vers midi, lorsque tous les responsables étaient partis déjeuner. La pression était maximale pour ces salariés qui devaient décider s’il fallait racheter ce nom de domaine ou
pas. ‘
A des prix prohibitifs, bien entendu.

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Hélène Puel