Passer au contenu

Puissance 3D et affichage multiple

Les fondus de jeux vidéo vous le diront, rien n’est trop beau pour s’immerger à fond dans l’action d’un jeu. Ici, ils seront cernés par trois écrans ou plus en fonction de leur budget.

Le jeu sur PC se défend ! Face à la percée des consoles “ next-gen ”, Xbox 360 et Playstation 3, qui se taillent la part du lion et étalent leur puissance graphique sur les téléviseurs HD de nos salons, il a intérêt à ne pas s’endormir sur ses lauriers. Depuis toujours, ATI, la filiale d’AMD, et Nvidia, son éternel rival, se livrent bataille à qui sera le premier à intégrer les nouvelles technologies graphiques. Ainsi, fin 2008, Nvidia présentait son système 3D Vision, un affichage 3D stéréoscopique amélioré, avec des images en relief qui sortent réellement de l’écran. Et aujourd’hui, c’est grâce à ATI que le fabricant HIS a pu concocter la première carte compatible DirectX 11, la nouvelle interface de programmation de Microsoft qui facilite le développement de jeux 3D.

2,15 milliards de transistors !

Résolument haut de gamme, cette carte graphique est, à près de 350 euros, destinée en priorité aux fondus de jeux et de 3D. Ses caractéristiques techniques sont en effet celles d’une arme de guerre. Son processeur graphique – nom de code RV870 – est cadencé à 850 MHz et sa mémoire de 1 Go tourne à 1 100 MHz (contre respectivement 750 MHz et 900 MHz pour son prédécesseur, le Radeon HD 4870). La puce proprement dite est gravée en 40 nm et accueille pas moins de 1 600 unités de calcul et 2,15 milliards de transistors, soit le double de la génération précédente et beaucoup plus que l’actuel champion de la 3D, le GPU Nvidia GeForce GTX 285 qui, lui, se contente de 1,4 milliard de transistors…La largeur de bus, autrement dit l’interface entre le GPU et la mémoire graphique, est en revanche de 256 bits contre 512 pour le haut de gamme de Nvidia, d’où de possibles risques d’engorgement dans le traitement des données. Un défaut compensé sur cette carte par l’intégration de mémoire GDDR5 au lieu de la GDDR3 utilisée par la concurrence.Mais attention, dans cette course à l’armement, les bénéfices en termes de qualité d’images et de performances ne sont jamais immédiats. Encore faut-il que les applications et notamment les jeux (ou autres applications de calcul 3D) soient programmés pour profiter de ces avancées techniques. En théorie, et on l’espère bientôt en pratique, DirectX 11 – qui est intégré en standard dans Windows 7 et disponible en téléchargement pour Windows Vista – tire mieux parti des processeurs multicœurs. Les différents cœurs du CPU peuvent désormais communiquer de concert avec la carte graphique et non plus l’un après l’autre comme auparavant. Par ailleurs, les développeurs de jeux vidéo et d’applications 3D pourront exploiter les Shader Model 5.0, des procédures automatisées bien pratiques pour obtenir très simplement des effets graphiques spectaculaires.

La 3D étalée sur trois écrans

Mais les deux principales innovations sont la prise en compte directement à travers DirectX 11 d’un système de “ tesselation ” (accessible auparavant, mais non standardisée) et de la technologie DirectCompute (GPGPU, General-Purpose Computing on Graphic Processing Units ou, en français, calcul générique sur processeur graphique). La tesselation consiste, de manière très schématique, à démultiplier à volonté le nombre de triangles qui composent les objets 3D. Ainsi, la complexité 3D d’un objet peut-elle être augmentée de manière drastique sans pour autant que le traitement, et donc la fluidité de l’affichage soient ralentis. On obtient ainsi un objet bien dessiné lorsqu’il est affiché en gros plan, avec des courbes bien lisses, sans arêtes visibles, alors que le modèle 3D de base est assez grossier. Quant au procédé DirectCompute, il consiste à charger le processeur graphique de tâches annexes dépassant le seul calcul de la 3D, comme des calculs scientifiques massivement parallèles. Une véritable alternative au système propriétaire de Nvidia, Cuda, qui devrait enfin faire décoller le calcul sur GPU.Prometteuses sur le papier, ces innovations ne sont malheureusement pas encore exploitées par les titres ludiques du commerce, mis à part – et contre toute attente – le jeu de stratégie en temps réel Battle-Forge. DiRT 2, jeu de course automobile, et Battlefield Bad Company 2, jeu de combat, devraient suivre prochainement.Autre grosse nouveauté apportée par la carte Radeon HD 5870 : la technologie Eyefinity. Derrière cette appellation marketing se cache une fonction exclusive qui permet de gérer plus de deux écrans à travers une seule et même carte graphique. Dans un premier temps, il s’agit de combiner trois écrans en mode paysage ou inclinés en mode portrait. Bonne nouvelle, une pléiade de titres sont compatibles puisque la cuisine interne se réalise au niveau des pilotes de la carte graphique. Tout en se concentrant sur l’écran du centre, on peut voir défiler les bas-côtés de la route dans une simulation automobile, ses ailiers dans un jeu de combats aériens, ou encore les ennemis tenter de nous déborder par les flancs dans un jeu de tir subjectif (FPS). Bref, l’immersion s’en trouve considérablement renforcée.Il n’en reste pas moins que le Radeon HD 5870 s’impose comme la carte la plus avancée du moment. Elle se révèle particulièrement probante en haute, voire très haute résolution. Mais avant de casser sa tirelire, il semble urgent d’attendre la riposte de Nvidia avec sa série GeForce 300 qui, elle aussi, sera compatible DirectX 11.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


David Namias