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Protection des données personnelles: Facebook se comptera du minimum

A partir de mai prochain, les données personnelles des Américains et des Canadiens seront moins protégées que celles des Européens. Une divergence qui risque d’être mal vécue outre-Atlantique après la scandale Cambridge Analytica.

Au niveau de la protection des données personnelles, le mot d’ordre chez Facebook semble être clair : pas question de faire des cadeaux aux utilisateurs !
Interrogé par Reuters sur l’application de la nouvelle réglementation européenne RGPD, Mark Zuckerberg a expliqué que l’entreprise n’allait pas étendre aux autres pays le même niveau de protection qu’il est obligé de garantir pour l’Union européenne. D’après le PDG, certains éléments de cette loi seront implémentés partout, mais pas tous. Sans plus d’explications.

Cela veut dire qu’à partir du 25 mai, les utilisateurs des Etats-Unis et du Canada n’auront pas accès aux mêmes mécanismes de protection. D’une certaine manière, ils deviendront des utilisateurs de seconde classe. Cette annonce est d’autant plus cocasse que c’est aux Etats-Unis que le réseau social s’est retrouvé englué dans un énorme scandale de fuite de données personnelles, avec l’affaire Cambridge Analytica. Le fait d’être épinglé de cette sorte n’a visiblement pas incité Mark Zuckerberg à donner plus de garantie que strictement nécessaire.

Quelles dispositions seront transposées ?

Reste à savoir quelles protections européennes seront transposées outre-Atlantique. Les utilisateurs américains pourront-ils profiter d’une réelle portabilité des données, et pas seulement d’un téléchargement de fichiers ? Seront-il alertés précisément sur la manière dont chaque donnée personnelle est utilisée ? Pourront-ils décider de ne pas faire l’objet d’un traitement purement automatisé comme le ciblage publicitaire ? Pourront-ils donner un consentement explicite et positif sur le traitement de leurs données ? Pourront-ils effacer ou corriger certaines de leurs données ? Toutes ces dispositions figurent en effet dans la nouvelle réglementation européenne et risquent de considérablement changer la relation entre Facebook et ses utilisateurs.

D’un point de vue purement business, on comprend que Facebook – dont le métier est l’analyse de données personnelles – cherche à préserver le plus d’avantages possibles. D’un point de vue de la communication, toutefois, il n’est pas certain que ce soit la meilleure option. A partir du mois de mai, les utilisateurs vont pouvoir comparer les fonctionnalités auxquelles ils accèdent des deux côtés de l’Atlantique. Si la divergence est trop forte, le réseau social risque de générer une nouvelle levée de boucliers. Une de plus.

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Gilbert KALLENBORN