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” Promesses de DRH “

Si je devais appliquer les trente-cinq heures, il faudrait que je mette moi-même les salariés à la porte de mon entreprise le soir”, argue la directrice…

Si je devais appliquer les trente-cinq heures, il faudrait que je mette moi-même les salariés à la porte de mon entreprise le soir”, argue la directrice des ressources humaines d’un célèbre fournisseur de services internet grand public. Et pourtant, il va bien falloir y passer… Mais après tout, les DRH ne sont-elles pas encore en train de nous raconter de belles histoires ?Car il y a fort à parier que, dans quelques mois, à l’image de ce qui se fait dans nombre de grandes entreprises, ces fameuses trente-cinq heures – rendues enfin obligatoires pour tous – seront devenues l’un des arguments préférés de cette start up en pleine croissance pour appâter des candidats à l’embauche très convoités. Il faudra sans doute alors se poser la question du rapport entre le discours et sa mise en ?”uvre concrète. En matière de promesses non tenues, ce ne serait pas la première… Qui veut gagner des millions ? Tel était presque le slogan de certaines directions des ressources humaines il n’y a pas si longtemps, à une époque où les stock options fleurissaient bon train.Et le constat est là. Mis à part une minorité d’élus, peu de salariés peuvent se réjouir aujourd’hui d’en avoir tiré un quelconque bénéfice. Et, comble de l’ironie, elles sont maintenant parfois proposées, tels des lots de consolation, à des collaborateurs remerciés de leurs bons et loyaux services, lorsque le navire commence à prendre l’eau. Des fois que certains y croiraient encore… Mais comme rien n’est jamais gratuit, ce geste ” généreux ” s’accompagne néanmoins d’un engagement de la part des élus à la disgrâce à ne pas dénigrer par la suite leur ancien employeur. Après tout, comme le rappelle notre directrice des ressources humaines, ne faut-il pas “savoir gérer à la fois les projets et l’affectif”? D’autant que le passage de l’état de start up à celui de PME s’accompagne inévitablement d’une évolution des mentalités.Les candidats courtisés des débuts sont devenus des salariés trop exigeants et trop bruyants. “Certains collaborateurs de la première heure parasitent la vie quotidienne de l’entreprise. Il faut savoir s’en séparer”, affirme notre DRH. Une problématique d’actualité pour elle, au moment où sa société, victime d’une OPE, double ses effectifs. Mais ne faudrait-il pas arrêter de prendre les candidats pour des moutons ? Il est plus facile de recruter que de garder, pourrait dire la fable. A bon entendeur, salut !

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JMP