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Projet Shadow : quand les français se lancent de le Cloud Gaming

Alors que le stockage de données dans le nuage devient monnaie courante, le Cloud Gaming, lui, peine à s’imposer sur le marché. Les français de Blade pensent avoir trouvé le moyen de démocratiser le jeu dans le nuage : Shadow.

Le projet Shadow, porté par les Frenchies de la société Blade, veut redessiner les contours – encore naissants – du cloud gaming grand public et faire rêver les joueurs.

Imaginez que vous n’ayez plus besoin d’une énorme machine à plus de 1500 euros pour jouer à vos jeux, à fond en Full HD ou en 1440p, ou encore pour travailler sur Photoshop par exemple. Un tout petit boîtier suffirait, une sorte de Raspberry Pi, auquel sont reliés un écran, un clavier, une souris et, surtout, une connexion fibre optique ou Très Haut Débit. C’est ce mini boîtier qui serait votre seul et unique PC de bureau…

Via un abonnement, il vous donnerait accès à des machines virtuelles distantes dédiées, c’est-à-dire que chaque utilisateur aurait la sienne. Chacune d’elles fonctionnerait sous Windows 10 et serait équipée de la toute dernière GeForce GTX 1080 de NVIDIA. Une grosse carte graphique dont la puissance ne serait pas partagée entre plusieurs machines mais entièrement dédiée à vos besoins. Une machine que vous pourriez gérer comme un PC local, en y installant ce que vous souhaitez. A commencer par toutes les plates-formes de jeux sur lesquelles vous avez effectué des achats : Steam, Uplay, Origin ou même GoG, avec tous les titres que vous possédez… Il ne s’agit pas ici de ceux d’un catalogue prédéterminé et donc soumis comme le propose le GeForce NOW de NVIDIA aujourd’hui. Avouez que, sur le papier, la promesse est belle !

Blade

Ambition : offrir les mêmes performances qu’un PC local… mais à distance

C’est dans un immeuble parisien que deux des membres de l’équipe de Blade nous ont reçu pour nous présenter et expliquer leur projet. L’ambition de cette petite société française est clairement d’offrir du jamais vu dans le Cloud Gaming : que l’utilisateur puisse avoir sa propre machine de jeu sans avoir les contraintes de places ou de budget. Et la solution, c’est d’avoir un petit boîtier faisant office de relais vers des fermes de serveurs dopés à la carte NVIDIA. La seule contrainte – et de taille pour les joueurs ayant des connexions Internet faiblardes – c’est qu’il faut du Très Haut Débit pour que l’expérience soit la meilleure possible.

D’ailleurs, les employés de Blade nous ont confié être en discussion avec les principaux fournisseurs d’accès afin de bénéficier de “tuyaux” dédiés sur chacun des serveurs.

Des plates-formes toujours à jour

L’autre défi que devra relever Shadow, c’est de garantir aux utilisateurs qu’ils bénéficient toujours de la meilleure plate-forme pour faire tourner leur machine virtuelle.

A cette interrogation, Blade répond que, comme ce sont les solutions NVIDIA qui ont été retenues pour faire tourner leur projet, dès que le concepteur de GPU sortira des cartes qui supplanteront les performances de la GTX 1080, les serveurs feront l’objet d’une massive mise à niveau technique. Ambitieux et coûteux !

Et quand on aborde, justement, la question du prix, tout devient moins précis. Pour le moment, les frenchies n’ont pas arrêté ce que les joueurs intéressés devront débourser. Ils nous ont tout de même indiquer qu’ils espèrent ne pas dépasser un prix de 200 euros pour le boîtier-passerelle.
Pour l’abonnement, les tarifs avancés sont non-définitifs mais des sommes comprises entre 20 et 40 euros par mois (sans engagement) ont été lâchées du bout des lèvres. Soit, au pire, un coût de 680 euros la première année… soit 100 euros de moins qu’une GTX 1080, sans le PC dans laquelle l’installer.

On l’a essayé et ça marche !

Bien entendu, notre visite des locaux parisiens de Blade était également motivé par une prise en main de Shadow pour nous faire une première idée de ses performances, qui auraient déjà donné satisfaction à quelques progamers qui ont joué aux bêta testeurs…

Nous avons donc pu essayer le petit boîtier et éprouvé la qualité du service. Ce dernier n’est pas encore finalisé, ce qui explique que la plate-forme utilisée n’était pas encore conforme à celle qui sera utilisée au moment du lancement.

Blade

Sur une partie d’Overwatch (le jeu de tir de Blizzard), tournant à distance, à fond et en Full HD, nous n’avons constaté aucun lag, ni ralentissements. La connexion Internet utilisée était de type FTTB et le ping relevé par les compteurs présents sur les écrans oscillait entre 8 et 15 ms. Quant à la qualité graphique du jeu, elle était identique à celle que notre PC de test maison dopé à la GTX 1080 nous fournit au quotidien : impeccable. A deux détails près.

En effet, les seuls indices laissant penser que nous ne jouions pas en local était un léger scintillement de l’image ainsi que la compression des textures du jeu, un peu plus importante et visible à l’écran dès lors qu’on collait son nez à la dalle de ce dernier. Pour le reste, l’expérience donne un bon aperçu de ce que pourrait être, à terme, le service.

Une phase béta pour l’automne, les premières unités de Shadow pour Noël ?

Grisés par l’expérience, nous avons voulu savoir quand nous pourrions essayer Shadow par nous-même, avec notre propre connexion Internet. La réponse fut relativement assurée : d’ici la fin de l’automne, une phase béta devrait être lancée et nous aurions la possibilité de l’intégrer. Ainsi que certains autres testeurs.
Mieux, Blade envisage même de lancer un premier lot de Shadow en production et ensuite de les envoyer à certains membres de sa communauté pour procéder à des montées en charge successives sur les serveurs aux environs de Noël.

Quant à donner une date officielle de commercialisation ou d’ouverture de précommandes et du service, les français sont restés cois. Ils nous ont toutefois affirmés qu’ils nous feraient parvenir de plus amples informations durant l’été. Patience donc.

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Aymeric SIMÉON