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Projections privées

Voir le film de son choix sur son téléviseur ou son PC, c’était hier presque une fiction. Aujourd’hui, le pay per view existe… mais pas à la télé. Seul Internet permet de choisir à tout moment un film dans un catalogue.

Choisir un film en catalogue directement sur son téléviseur et le regarder à n’importe quel moment… l’idée est séduisante. Mais où en est-on en France en ce qui concerne le pay per view (paiement à la séance) ? A la télévision, seules les offres du satellite ou du câble permettent de regarder des films que l’on choisit. Les deux systèmes déclarés, Multivision (sur TPS) et Kiosque (sur Canal Satellite), proposent à leurs abonnés respectifs des films récents, des pièces de théâtre et des matchs de football qui tournent en multidiffusion. Les films valent des “jetons” qui s’achètent à l’aide de la télécommande (pour cela, le décodeur numérique doit être relié à une prise téléphonique). Mais aux avantages de ce système (diffusion des films avant qu’ils soient disponibles dans les vidéoclubs, assurance du renouvellement de l’offre chaque mois), s’opposent quelques inconvénients majeurs.

Victime du haut débit

D’abord, les horaires de démarrage des films sont fixés par le diffuseur et le système manque de souplesse. Ensuite, le catalogue est limité. Ainsi, si vous ratez la fin d’un film, vous devrez repayer pour le revoir. Sans oublier que ce paiement n’est accessible qu’à ceux qui s’acquittent déjà d’un abonnement au satellite ou au câble. Il est impossible de profiter ponctuellement de cette offre avec le système de réception hertzien traditionnel, limité aux six premières chaînes. Pour ce qui est d’Internet, les choses bougent, même si les tout premiers sites de VOD (video-on-demand) ne datent pas d’hier. Ainsi Primefilms.com et Liberafilms.com, notamment, s’y sont essayés sans succès.Ce qui est en cause, c’est le faible nombre d’abonnés au haut débit (indispensable pour recevoir de la vidéo) tout comme les problèmes de qualité d’image en streaming (diffusion continue par Internet).Installé sur le Net depuis quelques semaines, Netcine.com devient dès lors l’unique opérateur de paiement à la séance digne de ce nom. Il propose une diffusion de films en streaming à la demande.Ici aussi, les films se monnayent en jetons mais la location est valable pour 24 heures. Pendant ce laps de temps, on peut le regarder plusieurs fois, mais aussi, comme pour un DVD, passer de scène en scène et même bénéficier de bonus (biographies, making-of, bandes-annonces).

L’avenir des vidéoclubs virtuels

Canalnumedia, filiale de Vivendi Universal s’intéresse aussi à la question. En expérimentant depuis octobre 2001 un service similaire auprès des abonnés à l’ADSL de la principauté de Monaco, l’opérateur étudie la faisabilité et la rentabilité d’un tel service auprès des abonnés du haut débit français. Si les tests se révèlent concluants, Canalnumédia se lancera dans l’aventure du pay per view sur Internet.Mais même si d’indéniables progrès ont déjà été réalisés pour offrir une diffusion techniquement acceptable, des problèmes subsistent.D’abord, les droits d’exploitation des films restent difficiles à négocier (le catalogue est pour l’instant un peu limité) ; ensuite, le coût de diffusion est encore bien trop élevé pour assurer une rentabilité certaine à ces nouveaux vidéoclubs virtuels

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Hervé Cabibbo