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Prison avec sursis pour avoir piraté un film en salle

Un cinéma Pathé de Caen avait surpris un spectateur en train de filmer Bangkok Dangerous. Le fautif a écopé de quatre mois de prison avec sursis.

Pirater des films, cela implique généralement de « cracker » des DVD. Mais il y a plus artisanal : filmer un écran de cinéma depuis la salle pendant la projection. Ce que l’on appelle le camcord. Et c’est tout aussi illégal. La preuve, un spectateur de Caen a été pris sur le fait en août 2008 et condamné hier, mercredi 3 février 2010, à quatre mois de prison avec sursis et à une amende d’un euro symbolique.

C’est le quotidien Ouest France qui raconte l’histoire dans son édition de ce jour. Le spectateur incriminé, aujourd’hui âgé de 22 ans et sans emploi, avait capté au caméscope le film d’action avec Nicolas Cage Bangkok Dangerous, sorti en août 2008 en France.

Le personnel du cinéma l’a repéré et a alerté la police. Aux enquêteurs, le spectateur a expliqué que c’était la première fois qu’il filmait depuis une salle de cinéma et qu’il comptait d’abord se servir de la copie pour voir le long métrage chez lui. Mais il a aussi reconnu qu’il était prêt à le mettre à disposition sur Internet si la copie s’avérait de bonne facture.

La Fédération nationale des cinémas français s’est portée partie civile, dans le cadre d’une procédure pour « reproduction ou diffusion non autorisée de programme ou de vidéogramme ».

Six mois de prison en 2007 à Mulhouse

L’industrie du cinéma et de la vidéo est particulièrement attentive à ce genre de pratique et il n’est pas rare qu’un exploitant de salle fasse appel à l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (Alpa) pour savoir comment réagir. « Nous travaillons avec la Fédération nationale des cinémas français pour leur donner des informations, sensibiliser les salles sur ce que peuvent cacher ces pratiques, c’est-à-dire de véritables réseaux d’échange et de revente », explique Frédéric Delacroix, délégué général de l’Alpa.

Les salles s’efforcent d’assurer une surveillance de ce qui se passe pendant les projections (parfois à l’aide de lunettes infrarouges, par exemple), notamment lors d’avant-première ou de films très stratégiques.

L’affaire de Caen n’est pas la première condamnation d’un camcorder en France. L’Alpa en cite une autre remontant à février 2007, à Mulhouse, où le prévenu avait écopé de six mois de prison avec sursis.

En 2008, les cinémas français ont aussi fait condamner les administrateurs des réseaux Cinefox et CaRNaGe, proposant des films piratés en salle. « Et dans l’affaire SnowTigers, l’administrateur était lui-même pourvoyeur de bandes-son piratées dans les cinémas », rappelle Frédéric Delacroix.

Le délégué général de l’Alpa affirme avoir déjà vu plusieurs dizaines d’affaires, mais toutes ne finissent pas devant la justice, elles sont étudiées au cas par cas. « Quand c’est un groupe de gamines qui filment Twilight avec leur téléphone mobile, on ne se dit pas qu’il y a un vaste réseau organisé derrière. »

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Arnaud Devillard