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Principes de tarification: des points sensibles encore à éclaircir

Le calcul à l’unité de puissance est le principe de tarification le plus contesté, mais d’autres critères sont également controversés.

Le système de base de la nouvelle tarification, c’est l’unité de puissance. Le nombre d’unités de puissance utilisées par une ou plusieurs applications Oracle se calcule en multipliant le nombre de processeurs par leur puissance en mégahertz, puis par un facteur lié au type de processeur : 1 pour les plates-formes Intel, 1,5 pour les plates-formes RISC et 24 pour les grands systèmes. Le chiffre obtenu, qui est le nombre d’unités de puissance, sert ensuite de base pour calculer le tarif final.Dans le cas du SGBD, ce tarif peut être calculé selon deux méthodes, au choix :

  • – à l’unité de puissance. Pour obtenir le tarif calculé selon ce mode, on multiplie le nombre d’unité de puissance (1) par un facteur dépendant de la durée de la licence et du logiciel acheté. Ce facteur est, par exemple, de 100 dollars (environ 710 francs) pour la licence perpétuelle base de données ” édition entreprise ” et de 15 dollars (environ 105 francs) pour l’édition standard.
  • – à l’utilisateur nommé. Cette tarification fonctionne aussi bien pour une configuration mono que multiserveur. Le nombre d’unités de puissance est divisé par 30, ratio estimé par Oracle pour donner le nombre d’utilisateurs nommés minimal (2). Le chiffre obtenu est ensuite multiplié par un prix unitaire : environ 4 300 francs par utilisateur pour une licence ” édition entreprise ” perpétuelle, en version monoserveur par exemple.

Dans le cas d’Oracle Application, on n’utilise que la méthode des utilisateurs nommés, mais ceux-ci varient selon les modules du PGI : – comme pour le SGBD, on cherche le nombre minimal d’utilisateurs nommés correspondant à une configuration donnée. Mais ici l’utilisateur nommé est différent selon les modules : en ressources humaines, on comptabilise le nombre d’employés ; pour la gestion de techniciens sur site, on parle de nombre de techniciens ; pour les modules financiers, il s’agit des utilisateurs ; pour les centres d’appel on prendra en considération le nombre de postes de travail, etc. Chaque type ” d’utilisateur nommé ” a un coût adapté par Oracle selon ses propres évaluations (3).

Décryptage


  • (1) L’unité de puissance.
    Elle focalise l’attention des clients Oracle. Si elle se révèle dans la plupart des cas avantageuse, elle ne résiste pas à la croissance inévitable des ressources machine. Un doublement de la puissance processeur fait aussi doubler le nombre d’unités de puissance. Et donc le prix de la licence (à la remise près). Deuxième point d’achoppement : la difficulté à séparer les ressources processeurs utilisées ou non par les produits Oracle. Selon l’éditeur, la grande majorité des entreprises clientes dédie un serveur – ou plusieurs – aux solutions Oracle. Et admet implicitement que la centralisation des ressources n’est pas forcément une bonne idée dans le nouveau contexte. En clair, il faut se méfier des coûts cachés induits par le nouveau mode de calcul.


  • (2) Le nombre d’utilisateurs nommé minimal.
    Il donne un tarif plancher. Cette borne inférieure dépend directement du nombre d’unités de puissance. Le coût, selon cette méthode, est d’autant plus réduit que le nombre d’utilisateurs nommés est proche du plancher (peu d’utilisateurs et bonne puissance processeur). Il faut donc surveiller de près l’évolution de ce dernier, donc des ressources allouées aux processus Oracle. Ce qui suppose souvent une gestion administrative très fine. L’ancienne méthode de calcul dite des ” utilisateurs concurrents ” se ramène peu ou prou au calcul des utilisateurs nommés, avec les nuances apportées ci-dessus. Il faut en outre, lors du calcul de la différence entre ancienne et nouvelle tarification, faire attention au facteur de conversion de ” concurrent ” (ancienne formule) à ” nommé ” (nouvelle formule).


  • (3) Les évaluations d’Oracle.
    Portant sur chacun des modules de son PGI, celles-ci sont un point de tension entre l’éditeur et ses clients. Certains estiment ainsi que le coût par utilisateur est passé de 7 000 francs à près de 28 500 francs pour le module finances, alors que le coût de l’équivalent SAP avoisine les 10 000 francs. Oracle rétorque que de nombreuses fonctions ont été ajoutées…

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Philippe Billard