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Primus Telecom : le remède de cheval

Internext, Telegroup et LCR Telecom, que l’opérateur nord-américain Primus Telecommunications a successivement rachetés en France, ne constituent plus qu’une seule et même entité, Primus Telecommunications France.

Le regroupement s’est soldé, il y a deux mois, par une trentaine de licenciements (des hauts salaires pour la plupart) pour un effectif de 116 personnes. Les trois directeurs des sociétés fusionnées avaient été en compétition pour le conduire. C’est finalement le plan proposé par Samir Koleilat, fondateur d’Internext, qui l’a remporté.Ses points forts : Samir Koleilat était le seul à avoir déjà une expérience des services de données sous IP et des centres d’hébergement de proximité pour serveurs web et ASP, auxquels la direction américaine entend aujourd’hui donner la priorité. C’était le seul aussi à vouloir mettre en ?”uvre le remède de cheval qui s’imposait.“Désormais, dit-il, il n’y a plus qu’un seul directeur général, qu’un seul business plan, qu’un seul portefeuille de produits voix et données, qu’un seul tarif, qu’une seule équipe commerciale, qu’un seul service de comptabilité, qu’un seul fichier de clients et de prospects, et qu’une seule agence de presse.”Les locaux occupés par Telegroup et LCR Telecom dans les beaux quartiers de Paris ont été fermés. Toutes les activités ont été regroupées dans la zone industrielle du port d’Ivry-sur-Seine, où Internext avait déjà installé son ” téléport “, et où le mètre carré ne coûte que 520 francs par an !Les cartes téléphoniques prépayées ont été arrêtées parce que grand public et trop compliquées à gérer. Primus France ne vise désormais que les entreprises, de la TPE à la grande PME. En conséquence, les préfixes de Belgacom France et de Siris, utilisés jusqu’ici pour les services de téléphonie résidentielle, ont été abandonnés. L’interconnexion avec France Télécom à Paris et sa banlieue, commandée depuis longtemps pour le préfixe 1656 de Primus, a enfin été mise en place. “Elle nous permettra de faire une économie de 30 %”, estime Samir Koleilat.Il était temps que cette refonte ait lieu, car seule l’activité de revente de minutes en gros de Telegroup était bénéficiaire. En 2000, LCR Telecom avait perdu 9 millions de francs sur un chiffre d’affaires de 38 millions. Internext lui-même accusait un découvert de 6 millions de francs pour un chiffre d’affaires de 70 millions. La nouvelle entité vise un chiffre d’affaires 2001 de plus de 230 millions de francs, avec des pertes très réduites. ” Nous sommes maintenant sur la voie de la rentabilité “, estime le nouveau directeur général.Primus Telecommunications réalise aujourd’hui en Europe un chiffre d’affaires de 400 millions de dollars, avec 800 personnes, soit le tiers de son chiffre d’affaires mondial. Outre la France, il entretient des filiales directes au Royaume-Uni, en Allemagne et en Espagne, les autres pays du Vieux Continent étant couverts par des revendeurs ” switchless “. “Nous avons devant nous plus de deux ans de liquidités et bien d’autres moyens de lever des fonds”, ajoute Samir Koleilat (www.primustelecom.fr).

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Jean-Claude Streicher