Passer au contenu

Preview : Dragon Age Origins, retour à la case départ

Bioware renoue avec ses premières amours et prévoit de nous plonger à nouveau dans un univers plein d’elfes, de nains et de magie.

Avant de se mettre en tête de créer des jeux de rôle se déroulant en Chine (Jade Empire), dans l’espace (Knights of the Old Republic, Mass Effect) ou au pays merveilleux de Sonic, Bioware a été un fantastique pourvoyeur de RPG à l’ancienne. Les fans des Baldur’s Gate et du premier Neverwinter Nights s’en souviennent encore avec émotion.

Avec Dragon Age Origins, le développeur est de retour dans un univers de heroic fantasy et ne cache pas son ambition de donner une suite spirituelle aux illustres aînés. Après avoir pu toucher durant quelques heures à la bête, il nous semblerait qu’ils soit plutôt sur la bonne voie.

Il était six fois…

Dragon Age Origins, du sang et des larmes
Dragon Age Origins, du sang et des larmes

Tout commence à la cour d’un noble humain. Ou dans un bidonville elfe, juste avant votre mariage. Ou dans une caverne de nains, à la veille d’un tournoi sanglant. En fait, Dragon Age Origins propose six histoires différentes, six « origines », selon le personnage que vous aurez choisi : humain noble ou mage, elfe traditionaliste ou citadin (ce dernier étant traité comme un citoyen de seconde zone, presque un esclave), nain noble ou roturier.

Bien sûr, il sera aussi possible de choisir le sexe, le physique, la classe (parmi trois, chacune possédant quatre spécialisations à débloquer en cours de jeu), les caractéristiques et les compétences de son avatar. Voilà qui devrait apporter une diversité bienvenue et renforcer la « rejouabilité » du titre. Même si, rapidement, toutes ces intrigues d’abord parallèles devraient converger vers cette sale affaire de Darkspawn, la force qu’on devine être le mal absolu et qui revient tous les 500 ans mettre à sac un monde pas franchement chaud à cette idée. Heureusement, les Grey Wardens veillent et vont tout faire pour renvoyer le Darkspawn ad patres.

Bien que très centré sur le combat, Dragon Age Origins n’en oublie pas pour autant de raconter une bonne histoire. D’ailleurs, les dialogues des personnages non joueurs avec vous et entre eux occupent une place de choix. Par exemple, pour traverser un pont protégé par un gardien un peu trop zélé, vous pourrez faire intervenir l’un de vos compagnons. Votre sorcière sexy ou votre grosse brute de guerrier, au choix, saura convaincre le gardien de vous laisser passer, à la seule force de sous-entendus sado-maso ou en lui offrant quelques cookies d’origine douteuse. Mais le titre devrait aussi permettre de prendre des décisions qui auront des conséquences à plus ou moins long terme. Un PNJ que vous tuez aujourd’hui aurait peut-être pu vous filer un coup de main demain. Impressionnant, non ? Non !? Pardon, c’est bien non ? Ah. Bon. C’est vrai que tout bon jeu de rôle se doit de proposer ce type de choix. Mais, dans la mesure où les bons jeux de rôle se font rares, on ne va pas faire la fine bouche.

Du sang, de la sueur et des larmes… mais surtout du sang

Dragon Age Origins, combats serrés
Dragon Age Origins, combats serrés

D’autant que Dragon Age Origins a vraiment de quoi plaire. A priori pas moins d’une trentaine de compétences communes à tous les personnages nous attendent, plus une cinquantaine de talents pour chaque classe. L’univers promet d’être vaste et riche en rencontres et en dialogues très bien écrits et bien souvent drôles, sans que cela tourne au grand-guignol.

Les combats s’annoncent bien fichus, dans la grande tradition de Baldur’s Gate. Le genre où l’on met le jeu en pause pour bien gérer ses différents coéquipiers, ce qui fait flotter un petit parfum tactique pas désagréable. En revanche, on est un peu plus circonspect concernant la quantité de sang dégagée par les créatures. C’est simple, après le moindre combat, nos persos en sont recouverts des pieds à la tête ! C’en est presque comique, inutilement gore, et on a du mal à voir où Bioware a voulu en venir. Si c’est pour s’offrir du politiquement incorrect à peu de frais, c’est un peu raté.

Les graphismes ne sont sans doute pas le point fort de Dragon Age Origins, mais ils sont propres et remplissent parfaitement leur office. Il est de plus possible, du moins sur PC, de zoomer au plus près de l’action ou au contraire de dézoomer suffisamment pour avoir l’impression de se retrouver dans un bon vieux Baldur’s Gate en 3D.

La version console, qu’on n’a malheureusement pu essayer que trop brièvement, a en revanche l’air moins bien gâtée sur ce point. Pas de zoom, des graphismes moins fins… L’excellente surprise tient au fait que les interfaces des versions PC et console sont totalement différentes, chacune étant réellement optimisée pour son support. Tant mieux, ça changera de celles d’Oblivion et de Fallout 3, de sinistre mémoire.

EA Games, is it in the game ?

Bon, en bref, Dragon Age Origins, malgré une campagne marketing assez curieuse à base de Marilyn Manson et de trailers ultra-violents, semble bien parti pour plaire aux amoureux de jeux de rôle à l’ancienne. Sans pour autant dégager la charisme d’un Mass Effect : tout cela reste assez classique.

Mais, si c’est bien fait, Dragon Age pourrait peut-être devenir UN classique. Un bémol, toutefois, sur lequel seule une annonce officielle pourra lever le doute : il semblerait que certaines quêtes, déjà intégrées dans le jeu de base, doivent être débloquées en passant par l’EA Store. Si cela se confirme, ce serait un moyen très peu élégant de proposer du contenu téléchargeable (DLC) à des joueurs qui risquent de mal le prendre. Alors si en plus c’est payant…

Chez Bioware, on n’en parle encore qu’à demi-mot, en se contentant de confirmer que le titre bénéficiera d’un suivi et de DLC pendant au moins deux ans et qu’il y en aura pour tous les goûts. A suivre. De toute façon, un éditeur disponible sur PC dès la sortie du jeu (le 23 octobre) devrait permettre aux joueurs de se fabriquer leur propre DLC… et ce pour pas un rond.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Corentin Raguenes