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Prêter des fonds au lieu de les saupoudrer

L’heure n’est plus aux plans d’informatisation massifs. Mais, faute de vraie mesure, la France peine à combler son retard.

En matière de terminaux internet pour tous, l’impact des initiatives gouvernementales reste mitigé. Seuls trois foyers français sur dix sont équipés, alors qu’ils sont environ six sur dix aux Pays-Bas, en Suède et aux Etats-Unis (tableau de bord e-Europe avril-juin 2000). On compte encore plus de vingt élèves par micro-ordinateur dans les lycées d’enseignement général. Plus de la moitié de ces ordinateurs ne sont pas multimédias, et près de 45 % affichent plus de trois ans d’âge. Ces chiffres moyens cachent aussi d’importantes disparités entre les régions.

Des promesses non tenues

n fait, les gouvernements français ont surtout multiplié les promesses non tenues. De la Juppette à l’hypothétique réduction du taux de TVA, l’aide à l’équipement des ménages en micro-ordinateurs a été l’Arlésienne de ces cinq dernières années. Faute de disposer de réels moyens – critères de convergence vers l’euro obligent -, les différents gouvernements ont donc laissé la charge financière de ce soutien à l’équipement informatique à d’autres acteurs : entreprises, organismes financiers et, surtout, collectivités locales. Ils ont ainsi évité les subventions massives au secteur micro-informatique. L’Education nationale a toutefois reçu 100 millions de francs par an d’aides depuis 1998. Mais beaucoup d’initiatives viennent toujours des enseignants, des parents ou des élus locaux. Dernier effort en date, l’amendement Messier accorde à partir de 2001 aux entreprises une exonération de charges sociales sur les mises à disposition de micro-ordinateurs à titre gratuit ou contre une petite contribution. Cette mesure, qui représente un investissement très difficile à chiffrer, produit à peine ses premiers effets.

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Eric Chreiki