Passer au contenu

Premières impressions sur Cataclysm : WoW reste WoW

Il n’y a pas d’âge pour se payer un lifting. A l’occasion de ses six ans, World of Warcraft s’offre une extension magistrale. Même si elle n’apporte que peu de nouveautés structurelles, elle revivifie tout l’univers connu.

Enorme. Le travail qui a été réalisé par Blizzard pour la nouvelle extension de World of Warcraft, Cataclysm, est tout simplement énorme : cinq nouvelles régions qui permettront de faire passer son avatar du niveau 80 au 85. Sept nouvelles instances à cinq joueurs. Deux « vieux » donjons de bas niveau remis au goût du jour avec un mode héroïque. Treize nouveaux boss épiques répartis dans quatre instances pour 10 ou 25 joueurs. Deux nouveaux champs de bataille joueur-contre-joueur. Deux nouvelles races jouables. Un nouveau métier secondaire d’archéologue. Des hauts faits à réaliser en guilde pour renforcer le tissu social… Enorme, on vous dit ! Blizzard maîtrise son sujet comme peu de développeurs, et, s’il demeure quelques petites zones d’ombre, nous tenons là une extension d’une qualité exceptionnelle.

Retour aux sources

C’est en reprenant le jeu à la base, en créant un personnage de niveau 1, que l’on se rend vraiment compte de l’ampleur du travail accompli. Aile de mort, le dragon briseur de mondes, a ravagé près de 70 % de l’ancien terrain de jeu des joueurs. Les deux vieux continents d’Azeroth, que plus personne ne fréquente depuis des années, prennent avec Cataclysm une toute nouvelle dimension. Blizzard les a totalement remodelés et leur a donné une consistance, même vus de haut, considérant qu’il est maintenant possible de les parcourir à dos de monture volante. Ce bouleversement de l’univers de départ se révèle un excellent moyen pour Blizzard de tenter de faire revenir ses brebis égarées sur d’autres MMO ou de proposer aux nouveaux joueurs une expérience qui corresponde plus aux attentes actuelles.

Clin d’œil et dépoussiérage

Des centaines de quêtes ont été ajoutées. D’autres, totalement modifiées. Au total, on nous en annonce plus de 3 000 nouvelles, réparties entre les anciens continents et les nouvelles zones 80-85.

Le système de phasing – grâce auquel votre décor est différent de celui d’autres joueurs qui ne sont pas au même niveau que vous dans leurs quêtes – est utilisé partout avec brio.

Des personnages et boss mythiques ressurgissent. Les clins d’œil aux vieilles expériences de jeu ou à la série Warcraft en général sont légion et souvent hilarants. Monter un personnage d’une nouvelle race (Worgen lycanthrope pour l’Alliance ou Gobelin facétieux pour la Horde) est un pur bonheur, aussi bien pour le vieux baroudeur que pour le nouveau venu, tant l’univers est cohérent et immersif.

Peu de nouveautés structurelles?

Mais il y a quelques soucis qui rendent l’expérience un peu amère pour certains vieux fans, que d’aucuns considéreront comme « aigris ». Leur principal grief : où sont les innovations, les vraies ? Avec Cataclysm, Blizzard améliore mais n’innove quasiment pas. Et ses équipes le reconnaissent : « Nous étions plus dans une logique de perfectionnement que d’innovation », nous confiait récemment Jesse McCree, responsable de la conception des niveaux.

Ainsi, on découvre une phase de progression entre les niveaux 80 et 85 bien peu originale. Avec des principes de quêtes vus, revus et maintes fois joués. Alors que la dernière extension en date, WOTLK, apportait le phasing ou la possibilité d’utiliser des véhicules qui donnaient une toute nouvelle dimension aux quêtes ou au gameplay, Cataclysm n’apporte aucune nouveauté structurelle notable, à part quelques timides tentatives pour renouveler le schéma des quêtes dans la région d’Uldum.

On notera l’effort louable de proposer de très nombreuses cinématiques réalisées avec le moteur de jeu mais, si elles se révèlent intéressantes pour la narration, leur mise en scène laisse souvent à désirer.

Du neuf avec du vieux

En outre, Blizzard poursuit sa politique d’ouverture à outrance. Afin d’être accessible au plus lambda des joueurs, Cataclysm propose ainsi des quêtes d’une facilité outrancière ou des instances à cinq (très réussies) que des joueurs normaux, loin des hardcore gamers, ont nettoyées dans leur mode de difficulté maximale en une petite semaine… Il va vraiment falloir que les instances de raid tiennent la route pour occuper les aficionados !

De plus, on constate avec dépit que le principe des deux nouveaux champs de bataille joueur-contre-joueur n’est qu’un copier-coller des recettes découvertes dans le goulet de Chanteguerre ou dans le bassin d’Arathi… Des mécanismes vieux de plus de cinq ans… On ne compte plus le nombre de fois où Blizzard a fait du neuf avec du vieux, mais cette extension est, plus qu’aucune autre, représentative de cette tendance. WoW, au grand dam de certains, reste WoW. Mais pourquoi changer une méthode qui marche ?

Cataclysmique ?

Nous voici donc face à un Cataclysm qui pèche par son manque de nouveaux mécanismes de gameplay et qui ne prend en définitive que peu de risques. Néanmoins, sa richesse et la qualité de son contenu sont bluffantes. Une extension que d’aucuns considèrent comme la meilleure des trois qui sont sorties, tandis que d’autres y voient une « simple transition », uniquement destinée à dépoussiérer les fondamentaux. Mais, quoi que l’on puisse dire, un fait est certain : elle est incontournable pour les plus vieux joueurs et vraiment étonnante pour ceux qui décideraient de se lancer dans l’aventure aujourd’hui. Une excellente occasion, donc, de s’y (re)mettre.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Richard Homsy